L'ACTU.
Dans une étude publiée le 20 février 2024, le Réseau Action Climat et la Société Française de Nutrition (SFN) estiment que « réduire de 50% la consommation de viande permettrait d’atteindre les objectifs climatiques de la France tout en améliorant la santé de la population ».
L’étude recommande de ne pas consommer « plus de 450 g de viande par semaine toutes catégories de viandes confondues », arguant que « les résultats [des] modélisations montrent qu’il est possible de réduire de 50% la consommation de viande tout en satisfaisant l’adéquation nutritionnelle et sans avoir recours à des produits enrichis ou à des supplémentations ».
Avec cette proposition, les deux associations espèrent une révision des recommandations alimentaires du Programme national nutrition santé (PNNS) pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux. Ces recommandations orientent la consommation des Français avec des campagnes de communication bien connues comme « Manger au moins 5 fruits et légumes par jour » ou encore « Ne pas manger trop gras, trop sucré et trop salé ».
Demander aux Français de diminuer leur consommation de viande est un véritable changement sociétal. Il y a encore quelques années, manger moins ou pas du tout de viande était un phénomène marginal et parfois difficilement compris. En témoigne cette archive de France 3 Montpellier en 2003.
LES ARCHIVES.
« Un pique-nique sans viande ni jambon s'appelle un pique-nique végétarien, tout simplement ! ». Nous sommes fin septembre 2003 et France 3 Montpellier, dans l'archive en tête d'article, s'intéressait à une rencontre « d'un type un peu nouveau ». Dans un parc du centre de Montpellier, une vingtaine de végétariens et végans s'étaient donnés rendez-vous pour un repas commun et un moment d'échange.
Perçus encore comme marginaux, dans le « pays dit de gastronomie, de viande en sauce et de fromages », le journaliste assurait : « Ils sont heureux, bien-portants, sportifs parfois et ce n'est pas une secte ni des extrémistes ». Le ton et les mots employés dans le reportage donne à voir un phénomène encore difficile à comprendre pour une partie de la population. En témoigne le commentaire caustique du journaliste qui décrivait la rencontre comme un rendez-vous où chacun était « venu avec ses recettes, son plat au sésame ou ses salades aux algues ».
« Jamais de viande ? »
Une jeune femme sur place expliquait : « Je mange des céréales, légumes, fruits et des œufs ». Et le journaliste d'insister : « Jamais de viande ? ». Réponse négative, regard las de l’intéressée. Une autre de renchérir en montrant ses camarades : « On nous voit comme des gens qui sont en exclusion, on exclut toute une partie de la vie, des plaisirs de la table alors que non : la preuve ! ».
« Respect des animaux, recherche d'une meilleure santé ou des convictions intellectuelles » : les raisons d'un tel régime alimentaire n'arrivaient qu'en toute fin de reportage et l'enjeu environnemental était totalement éludé. C'était il y a seulement vingt ans.