Après les résultats des européennes et le score record du Rassemblement national, plusieurs partis de gauche ont annoncé former une union en vue des législatives du 30 juin prochain. Son nom : le Front Populaire
Par quatre fois dans l’histoire récente, les partis de la gauche française se sont alliés en vue d’échéances électorales : petit tour d’horizon.
En 1936, c'était le Front populaire avec Victor Basch, président de la Ligue des droits de l’homme : « Le serment solennel prêté par tous les partis et les organisations de gauche de rester unies ! » Avec la montée du fascisme dans les années 1930, la gauche, consciente du danger, s’activait en prévision des législatives de 1936. Il y avait péril en la demeure : sous l’impulsion de Léon Blum, Maurice Thorez et Édouard Daladier, les partis de gauche s’unissaient et obtenaient une éclatante victoire à l’Assemblée.
Léon Blum annonçait : « Parmi les projets figurent la semaine de 40h, les contrats-collectifs, les congés payés, c'est-à-dire les principales réformes exigées par le monde ouvrier. » En deux ans, le gouvernement de Front populaire entrait dans l’histoire, tandis que l’Europe sombrait dans le fascisme. Mais au printemps 1938, c'était la fin du Front populaire et le nouveau gouvernement supprimait la majorité des acquis sociaux.
Plus de 30 ans après, en juin 1972, Le PS de François Mitterrand et le PCF de Georges Marchais s’alliaient pour conquérir le pouvoir, aux législatives de 1973. Ils signaient alors un Programme commun. Malgré l’enthousiasme et le ralliement des radicaux de gauche, la victoire ne viendra pas. Et ce ne fut qu’en 1981, avec l’élection de François Mitterrand président de la République, qu’une partie du Programme commun fut appliquée.
En 1993, la droite remportait les législatives. En 1995, elle gagnait la présidentielle. Une mauvaise passe pour la gauche qui va bénéficier d’un petit coup de pouce du président Chirac, deux ans après son élection. En 1997, il décidait de dissoudre l'Assemblée nationale. En quelques semaines, les mouvements de gauche saisissaient l’opportunité pour s’unir : c'était l’avènement de la gauche plurielle.
1er juin 1997, les députés de gauche obtenaient la majorité à l’Assemblée. Commençait alors la troisième cohabitation de la Ve République, avec Lionel Jospin premier ministre.
Enfin, 7 mai 2022, la gauche se rassemble pour peser aux élections législatives face au parti d'Emmanuel Macron. C'est la naissance de la NUPES. La coalition ne réussira pas à imposer la cohabitation à Emmanuel Macron. Mais empêchera le parti présidentiel d'atteindre la majorité absolue dans l'hémicycle. La NUPES finira par se déchirer fin 2023.