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Le Programme commun, quand la gauche croyait en l'union

Le Programme commun, quand la gauche croyait en l'union

Après l'accord conclu lundi 2 mai avec les écologistes et mardi 3 mai avec les communistes, la France insoumise a conclu ce mercredi 4 mai un accord avec le parti socialiste en vue des élections législatives du mois de juin. Cet accord entre ces quatre partis de gauche, historique, n'est pas sans rappeler l'union des gauches durant les années 1970 : le Programme commun.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 17.02.2022 - Mis à jour le 04.05.2022
 

Alors qu'en début de semaine, dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mai, la France Insoumise (LFI) et les écologistes d'EELV concluaient un accord en vue des législatives du mois de juin, l'union de la gauche s'est poursuivie cette semaine, avec l'accord conclu entre LFI et le parti communiste (PC) mardi 3 mai, et enfin ce mercredi 4 mai, avec l'accord conclu entre LFI et le parti socialiste (PS), un accord qui devra encore être validé en interne par un conseil national du PS, jeudi 5 mai. Une union de la gauche, historique, qui n'est pas sans rappeler les années 1970.

Programme commun

27 juin 1972. Deux ans avant l’élection présidentielle, c’est la naissance de l’union de la gauche. Les socialistes et les communistes adoptent un programme commun pour gagner les élections et gouverner ensemble. Deux semaines plus tard, c’est au tour des radicaux de gauche de rejoindre l’union, avec Robert Fabre. Dès lors, les trois partis de gauche font front, ensemble, et rassemblent tous leurs militants. François Mitterrand, premier secrétaire du parti socialiste depuis 1971, déclare : « Nous sommes ici pour gagner les élections, nous sommes ici pour gouverner, nous sommes ici pour l’emporter, nous sommes ici pour gagner. Rendez-vous pour la bataille. »

La première bataille, c’est la présidentielle de 1974 et le programme est clair, comme le rappelle Georges Marchais, secrétaire général du parti communiste depuis 1972 : « Notre engagement devant les travailleurs, devant le pays est clair, c’est le programme commun, rien que le programme commun, mais tout le programme commun. » Et le candidat du programme commun, c’est François Mitterrand : « Je suis le candidat de la gauche et je m'inspire des options fondamentales du programme commun, déclare t-il le 26 avril 1974 : « Peut-être serais-je bientôt le président de la République française. »

Mais il échoue de peu face à Valéry Giscard d’Estaing, avec 49,19% des voix (Giscard d'Estaing est élu avec 50,81% des voix). Après l’idylle électorale, l’union commence à se fissurer. Aux élections locales, d’abord, l’union de la gauche profite surtout aux socialistes. Et puis, en 1977, les communistes veulent un durcissement du programme commun. Une réunion de conciliation a lieu : « Les trente négociateurs socialistes, communistes et radicaux de gauche, avec leurs leaders, Marchais, Mitterrand, Fabre, discutent très fermement sur les litiges du programme commun 2ème édition », annonce sur le plateau du JT de TF1 le journaliste Roger Gicquel.

Mais ce programme commun 2e édition ne verra jamais le jour. Les divergences sont trop grandes. A la sortie de la réunion, ils ne s’accordent même pas sur qui prend la parole en premier.

Le 23 septembre 1977, après une énième réunion, c’est la fin du programme commun. Cinq ans d’union à gauche dont la phrase la plus célèbre restera celle de Georges Marchais, en désaccord avec la position de François Mitterrand sur l’arme nucléaire : « Quand j’ai entendu François Mitterrand refuser de s’engager sur l’existence d’une Défense nationale indépendante, j’ai dit à ma femme : "François Mitterrand a décidé d’abandonner le Programme commun de la gauche ! Fais les valises, on rentre à Paris"».

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