Elisabeth Borne a participé lundi 23 mai à son premier Conseil des ministres comme Première ministre. A l'ouverture de la réunion, Emmanuel Macron a déclaré que le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne était « un gouvernement pour agir ».
Le 17 mai 1991, Edith Cresson gravissait elle aussi le perron de l'Elysée pour participer à cet exercice très médiatisé. Nommée Première ministre le 15 mai 1991 par François Mitterrand en remplacement de Michel Rocard, elle était la première femme à occuper cette fonction dans la Ve République et affichait son optimisme.
L'archive en tête d'article a été tournée à l'issue de ce premier Conseil. De retour à Matignon, la cheffe du gouvernement décrivait aux journalistes ses impressions sur ce premier Conseils des ministres aux fonctions. Ce jour-là, sur le perron, la presse l'attendait nombreuse et avec impatience pour recueillir ses premiers mots. Selon le présentateur du journal, elle serait « plus prolixe que son prédécesseur ». Edith Cresson avait déjà fait savoir qu’elle travaillerait à Matignon mais n’y vivrait pas.
Très détendue, Edith Cresson ne semblait pas impressionnée, précisant qu’elle avait déjà participé à d'autres Conseil des ministres, mais plaisantant sur le fait que c’était toujours « un peu comme une rentrée scolaire ». Elle ajoutait : « le président explique ce qu’il faut faire, ne pas faire. Tout le monde écoute très respectueusement ». « Et après, on fait la photo de famille », disait-elle.
Un gouvernement solidaire
Dans cette première prise de parole, elle n'évoquait pas les actions futures portées par son gouvernement mais l'énergie qu'elle souhaitait y insuffler, et qui ferait la part belle au dialogue, à « la cohésion, la solidarité, le fait qu’on se parle, qu’on s’explique sur les choses qui ne vont pas, les difficultés qu’il peut y avoir, les points de vues différents». Elle souhaitait essayer de «régler les problèmes calmement, entre soi », précisait-elle avec ironie.
Quant à son équipe, elle expliquait qu’il y avait « beaucoup de bonne volonté de la part de tout le monde », et que le temps dirait s’il était plus « homogène que le précédent ».
Edith Cresson, la première femme à accéder à la fonction de cheffe de gouvernement, allait être confrontée à de nombreuses attaques sexistes, certains questionnant même ouvertement sa légitimité, comme François d’Aubert, député UDF qui allait la qualifier de « Pompadour ». Après 10 mois et 18 jours, elle allait démissionner le 2 avril 1992 pour être remplacée par Pierre Bérégovoy.