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Ugo Didier : «C'est vraiment super dans l'eau, on a l'impression d'être dans l'espace»

Ugo Didier : «C'est vraiment super dans l'eau, on a l'impression d'être dans l'espace»

Après les exploits du quadruple médaillé Léon Marchand aux JO de Paris 2024, c'est au tour d'un autre nageur toulousain, des paralympiques cette fois, de briller dans les bassins. Son nom, Ugo Didier, 22 ans. Il vient de remporter la médaille d'or en 400 m nage libre. Portrait d'un athlète tenace et régulier.

Par Florence Dartois - Publié le 29.08.2024
 

L'ACTU.

Ce jeudi 29 août, le nageur Ugo Didier est entré en lice aux Jeux paralympiques de Paris 2024 et a remporté la médaille d'or sur 400 m nage libre. Celui que les médias surnomment déjà le «nouveau Léon Marchand» enchaîne les médailles et glisse dans l'eau tel un véritable dauphin. Le jeune athlète s'entraine dans deux clubs : le Cercle des nageurs de Cugnaux, au sud-ouest de Toulouse et les Dauphins du TOEC, le club de Léon Marchand, sur les bords de la Garonne. Le jeune homme est né en 2001 sans mollets, avec les pieds bots, des genoux en hyper-extension et les muscles inférieurs atrophiés. Malgré ce handicap, il commence la natation à sept ans. Lui qui connait des difficultés de marche et tient péniblement debout va découvrir le plaisir de nager. Le garçon est dans son élément.

À 16 ans, il obtient son premier titre de champion du monde sur 100 m dos dans sa catégorie (S9). Il devient triple champion d’Europe à 19 ans, et décroche ensuite l’argent sur 400 m nage libre et le bronze sur 200 m 4 nages aux Jeux paralympiques, à Tokyo, en 2021. La télévision locale lui a consacré plusieurs portraits. Dans ce premier sujet intitulé« Un ado en or », du 21 mai 2018, nous retrouvons Ugo à l'entraînement, en famille et en classe.

L'ARCHIVE.

« Il s'appelle Ugo Didier, il est handicapé au niveau des membres inférieurs et c'est avant tout un sportif accompli. Élève de terminale, il est champion du monde de natation dans la catégorie handisport et participe à partir de demain aux championnats de France à Saint-Raphaël. Rencontre. » Dans sa chambre, l’adolescent de 16 ans est fier de montrer ses premières médailles gagnées huit ans plus tôt et précieusement conservées dans une boîte à chaussure. « J'avais nagé un 50 mètres dos en 1'06, maintenant, je le nage en 31 secondes », plaisante-t-il. Depuis, le nageur a été gratifié d'une médaille d'or aux championnats du monde de para-natation, c'est dire la fulgurance de son parcours sportif. C'était sa première compétition internationale et, raconte-t-il, il ne s'attendait « pas du tout à gagner pour une première participation ».

Cette médaille trône sur son bureau, accrochée à la lampe au-dessus de ses cours de terminale. Cette année-là, il prépare le baccalauréat (il l'obtiendra avec la mention très bien, NDLR). Dans son lycée, c'est un peu la star, son visage s'affiche en grand dans les couloirs, mais il reste un élève discret et bosseur. Sa proviseure ne tarie pas d'éloges sur ce gamin capable de cumuler sport de haut niveau et études. Filmé dans sa classe de terminale scientifique, rien ne le distingue des autres élèves. Mais, s'il parvient si bien à jongler entre le lycée et les compétitions, c'est grâce au soutien de ses profs et de ses copains qui lui passent les cours, explique-t-il. Sans oublier le soutien familial.

Discipline et plaisir

À la maison, même discipline, c'est toute la famille qui vit« au rythme d'Ugo », précise le commentaire. Même si sa maman explique que « ce n'est pas simple » d'assurer les allers-retours à l'entraînement, tout le monde est derrière lui.

À peine le goûter avalé, Ugo est déjà dans le bassin, c'est parti pour plusieurs heures d'entraînement à la piscine de Tournefeuille. Son entraîneur est tout aussi élogieux que le reste de ses proches, il parle d'un nageur tenace et régulier. Cette régularité, six jours sur sept, lui permet de vaincre tous les obstacles et d'en arriver « là où il est arrivé ». Beaucoup de travail et d'efforts donc, mais Ugo, lui, ne parle que du « plaisir d'être dans l'eau ». Il évoque la sensation de légèreté, de « glisse », d'apesanteur qui lui font oublier son handicap. « C'est vraiment super d'être sous l'eau, on a l'impression d'être dans l'espace », conclut-il joyeusement.

À l'époque, il prépare les JO de Tokyo 2020. Sa ténacité sera récompensée comme le montre l'archive ci-dessous, du 25 août 2021. À 19 ans, le nageur toulousain remporte une médaille d'argent aux Jeux Paralympiques de Tokyo sur 400 m nage libre.

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