L'ACTU.
Dans son dernier rapport paru le 13 octobre 2022, le WWF fait état d’une dégradation de plus en plus massive des populations de vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles), en raison du réchauffement climatique et des activités humaines. Les données scientifiques collectées montre qu’entre 1970 et 2018, les populations de vertébrés sauvages ont chuté en moyenne de 69 % dans le monde. Parmi les espèces menacées, l'ONG cite la tortue luth, la plus grande tortue du monde. L'alerte est gravissime pour l’ouest de la Guyane, l’un des plus grands sites de ponte, avec un effondrement de plus de 95 % en à peine vingt ans. En cause, en plus de la pêche ou du braconnage, l'érosion des plages, limitant les zones de ponte et le réchauffement climatique, induisant une hausse de la température du sable. Cette hausse est responsable de la diminution des naissances des tortues mâles. Le déséquilibre du «sexe-ratio» femelles-mâles, amplifie le risque de disparition. Pourtant, sur place, des associations tentent depuis longtemps de protéger cette espèce. C'est ce que montre l'archive en tête d'article filmée par RFO.
L'ARCHIVE.
Dans ce reportage exceptionnel tourné en Guyane en 1991, nous suivons le travail de l'association des Hattes Yalimapo, une écloserie ouverte depuis une dizaine d'années, qui venait en aide aux tortues luth. Malgré le manque d'argent et de soutien, les bénévoles s'investissaient sans compter leur temps, six mois par an. Un combat difficile pour ces passionnés peu reconnus.
Lors de la période de ponte, les tortues luth enterrent sur les plages leurs précieux œufs. Une grande partie d'entre eux aurait été dévorée par les prédateurs sans l'intervention de l'équipe. Le Centre d'étude et de protection des tortues marines des Hattes Yalimapo déterraient les œufs pour les placer en couveuse. Après leur éclosion, les bénévoles relâchaient les bébés tortues près de la mer. Le reportage permet aussi de découvrir de magnifiques images de ces tortues et de partager le quotidien des bénévoles et du créateur de ce centre. Les habitants de Yalimapo commençaient également à s'investir aux côtés de ces passionnés engagés dans la protection de leur environnement. À travers la sauvegarde de la tortue luth, il était également question de la protection du littoral et de sa biodiversité.