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Retour sur les jours qui suivirent l'assassinat de Samuel Paty

Retour sur les jours qui suivirent l'assassinat de Samuel Paty

Il y a quatre ans, le 16 octobre 2020, Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie, était assassiné et décapité à la sortie du collège du Val-d'Oise. L'émotion fut immense. Dans les jours qui suivirent, des hommages nationaux furent organisés et dans le collège de l'enseignant, l’heure était au recueillement, aux explications et au réconfort.

Par Florence Dartois - Publié le 16.10.2023 - Mis à jour le 04.11.2024
Conflans rentrée des élèves - 2020 - 01:58 - vidéo
 

L'ACTU.

Le 16 octobre 2020, juste avant les vacances de la Toussaint, Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie, était assassiné par arme blanche et décapité dans une rue de Conflans-Sainte-Honorine (Val-d'Oise), peu de temps après avoir quitté son collège, situé à Éragny-sur-Oise. L'assaillant était un islamiste de 18 ans, citoyen russe d'origine tchétchène abattu par la police quelques minutes après son crime.

À partir de lundi 4 novembre 2024, huit personnes, impliquées à divers degrés dans les événements qui ont conduit à l'assassinat de l’enseignant, sont jugées, devant la cour d’assises spéciale de Paris.

LE CONTEXTE.

Le professeur se savait menacé et avait demandé des mesures de protection à sa hiérarchie. Depuis plusieurs jours, il était victime de messages haineux et même de menaces de mort. S’il se sentait en danger, c’est parce qu'une dizaine de jours avant le drame, il avait montré à ses classes de quatrième des caricatures de Mahomet publiées dans le journal Charlie Hebdo dans le cadre de son cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression. Ce cours avait déclenché la colère du père de l’une de ses élèves qui avait commencé à l'insulter sur les réseaux. Très vite, son adresse avait été divulguée, ainsi que celle de son établissement scolaire. L'affaire avait fini par arriver aux oreilles du militant islamiste Abdoullakh Anzorov, son assassin.

LES ARCHIVES.

Les heures qui suivirent son assassinat furent chargées d'émotion comme le montre l'archive ci-dessous. Des familles, des collégiens, des retraités, d’anciens collègues ou de simples habitants de la commune vinrent déposer des fleurs et des mots par centaines devant le collège de Samuel Paty. Beaucoup d’entre eux s’inquiétaient des répercussions qu’aurait un tel traumatisme sur les enfants. Pour aider les collégiens à traverser cette épreuve et à poser des mots sur l’horreur qui venait de se dérouler, l’établissement mit en place deux cellules psychologiques dans le week-end qui a suivi.

Surmonter la douleur à Conflans
2020 - 01:52 - vidéo

Le 21 octobre, c'était au tour de la Nation d'organiser un hommage national à Samuel Paty. Le reportage ci-dessous, diffusé dans le 20 heures de TF1, revient sur les temps forts de cette cérémonie officielle qui s'était déroulée en présence de 500 personnes dans la cour d'honneur de l'université de la Sorbonne. Tout avait commencé par l'entrée du cercueil sur une chanson du groupe U2, « One », la préférée du professeur. Sur son cercueil, la légion d'honneur, tout juste remise par le président de la République. Puis un ami de Samuel Paty, lui-même enseignant, avait lu un texte choisi par la famille, une lettre de Jean Jaurès adressée aux instituteurs et institutrices, quelque 140 ans plus tôt. L'hommage au corps enseignant était aussi présent dans le texte lu par une élève de Seconde et choisi par Emmanuel Macron. Dans ce texte écrit en 1957, juste après avoir reçu son prix Nobel de littérature, Albert Camus rendait hommage à son premier instituteur. À l'extérieur de l'enceinte, l'émotion était toute aussi vive.

Samuel Paty, l'hommage de la Nation
2020 - 02:38 - vidéo

Le 2 novembre, deux semaines après le drame, 12 millions d'élèves faisaient leur rentrée. Samuel Paty était mort juste avant les vacances de la Toussaint, il fut donc décidé d’organiser une minute de silence nationale le lundi de la rentrée. Dans toutes les écoles de France, du CP à la terminale, elle se déroula à 11 h. Dans les séances d’échanges qui suivirent, les professeurs furent appelés à lire le texte de Jean Jaurès adressé aux instituteurs et à engager des discussions avec les enfants. L’archive ci-dessous relate ce moment de recueillement, avec les témoignages d’enfants et de professeurs sur tout le territoire.

Au collège où enseignait Samuel Paty depuis sept ans, la rentrée se déroula le lendemain, le 3 novembre. La reprise de l’école était compliquée, mais tout avait été mis en place pour accompagner les écoliers et leurs familles. L’archive présentée en tête d’article, issue du 12-13 de France 3, rend compte de la lourde ambiance qui régnait sur place. Le dispositif de sécurité avait été renforcé, avec policiers et cars de CRS positionnés aux abords du collège, car l’inquiétude était toujours très palpable.

Avant d’entrer dans l’établissement, les enfants interrogés parlaient du stress, de l’angoisse à l’idée que cela se reproduise. Pour les parents aussi cette rentrée était une épreuve et leurs visages - masqués - étaient encore marqués. « Il m’a raconté des choses qu’un enfant de 10 ans n’aurait jamais dû subir », confiait une maman. Face caméra, certains exprimaient leur inquiétude, d’autres décrivaient l'état psychologique de leurs enfants, avec la nécessité pour les plus choqués d'un suivi jugé indispensable.

Une cellule psychologique était d'ailleurs une nouvelle fois mise en place dans l'enceinte du collège. Il était « important de les entendre, les écouter, de répondre à leurs questions », précisait d'ailleurs une psychologue présente ce matin-là.

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