Jeudi 30 mars, Emmanuel Macron présente le plan pour améliorer la gestion de l'eau, ressource menacée par les sécheresses et le réchauffement climatique. Le 21 mars, les Nations unies, par la voix d'Antonio Guterres, ont alerté sur une crise mondiale de l'eau « imminente ». Déjà, le dernier rapport du Giec, publié en début de semaine, annonçait que la moitié de la population mondiale faisait face à de graves pénuries d'eau chaque année.
Cette situation catastrophique avait déjà était annoncée. C'était en 1974, par le premier candidat écologiste à une élection présidentielle, René Dumont. Il avertissait déjà du risque de pénurie d'eau potable dans les prochaines décennies. Cette année-là l'élection présidentielle voyait l'irruption sur la scène politique d'un nouveau mouvement, l'écologie. Son représentant, l'agronome René Dumont, connu pour son combat pour le développement rural des pays pauvres, marquait les esprits lors du premier tour de la campagne électorale. Face à la caméra, il interrogeait les téléspectateurs : « Vous savez ce qu'il va se passer ? », tout en portant un verre d'eau à ses lèvres, il poursuivait : « Nous allons bientôt manquer de l'eau, et c'est pourquoi je bois devant vous un verre d'eau précieuse puisque avant la fin du siècle, si nous continuons un tel débordement, elle manquera. »
Un avenir sombre
En dépit de cet épisode marquant du premier tour de la campagne, René Dumont et le mouvement écologiste ne recueilleront que 1,3% des suffrages. Ce Cassandre de la politique avait vu juste, l’eau est devenue rare dans de nombreuses parties du monde aujourd'hui. Ce manque d’eau touche désormais les pays dits tempérés jusqu’alors relativement épargnés. Au réchauffement climatique qui diminue les précipitations, s’ajoute une explosion démographique, le développement économique et l'évolution des modes de consommation. Il en résulte que la demande mondiale en eau devrait encore augmenter en 2050 de 20 à 30% par rapport au niveau actuel, selon un constat établi par ONU-Eau et l'Unesco dans leur rapport annuel de 2019. Une prévision dont les conséquences risquent d'être encore plus lourdes si l'on prend en compte les nombreuses manifestations dans les prochaines décennies du dérèglement climatique.