Printemps été 1976, la France suffoque depuis des semaines. A l’époque, le pays connaît un épisode de sécheresse intense, le thermomètre affiche régulièrement plus de 35° en juin, et ça inquiète les agriculteurs : « C’est une situation qui s’annonce assez difficile et inquiétante, compte tenu du pépin que nous avons eu l’année dernière au niveau surtout des maïs, et avec le peu de pluviométrie depuis l’année dernière, on est très inquiets au niveau des céréales », témoigne l'un d'entre eux.
En plus des agriculteurs, les éleveurs aussi sont impactés. S’il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de culture, donc pas de nourriture pour les bovins. Résultat, les bêtes sont envoyées à l’abattoir. Dominique Froger, éleveur, témoigne ainsi : « les abattoirs tournent jour et nuit, abattent des bovins productifs, en particulier des vaches laitières qui auraient du être gardées dans le cheptel, qui sont abattues maintenant parce qu’il n’y a plus de fourrage.»
Personne n’est épargné par la chaleur. Des pompiers ravitaillent les villages en eau, des militaires sont déployés dans les campagnes, des poissons meurent à cause du réchauffement des rivières.
Du mieux à partir d'octobre
Dans certains villages, on en vient même à prier pour que la pluie revienne. C'est ce que conseille Léon-Arthur Elchinger, évêque de Strasbourg (de 1966 à 1984) : « Moi j’estime que les gens qui ont la foi, ils doivent continuer comme autrefois à confier au Seigneur leurs soucis et actuellement cette sécheresse qui va devenir une sécheresse nationale.»
Les villes aussi sont touchées. A la RATP, les salariés se mettent en grève à cause de la canicule. A l’époque, les bus ne sont pas climatisés. Pour le chauffeur, à cause de la réverbération et du moteur situé en sous le siège, les températures peuvent monter à 55, 60° au milieu de l’après-midi !
Pour faire face à la chaleur, certaines entreprises prennent des mesures pour leurs salariés, comme cette blanchisserie dont la verrière est arrosée.
L’épisode de sécheresse exceptionnelle de l’année 1976 ne s’améliore qu’à partir du mois d’octobre, quand la pluie revient. Aujourd’hui encore, le printemps 1976 a été le plus sec jamais enregistré depuis le début du XXe siècle.