« On demande de l'aide. On est en train de dire, au secours, on est des mamans, au secours, aidez-nous ! » En 2013, alors que plusieurs jeunes avaient été tués à Marseille dans le cadre de règlements de comptes, des mères de famille tentaient d'alerter les pouvoirs publics et d'agir contre les trafics et la violence dans les quartiers.
« On ne peut pas regarder et ne pas agir. On ne peut pas entendre et ne pas agir. (...) Ce sont des jeunes ! » Le fils de Malika Ben Amar avait été abattu en 2010, elle témoignait. « Il faut voir toutes ces tombes : 1990, 1993, 1994, 1989, ce n'est pas possible. Tous nos jeunes vont mourir ! » Elle s'adressait aux adolescents et jeunes adultes impliqués dans des trafics : « Je dis à cette jeunesse, oui je leur dis directement : "Arrêtez, parce que c'est plus possible. » Elle interpellait également les pouvoirs publics, à qui elle demandait un plan d’urgence.
Des mères de famille s'engagent contre les trafics
Céline, habitante des quartiers nord dont l'aîné participait à vendre de la drogue, avait tenté de s'opposer directement aux trafiquants. Elle en avait subi les conséquences : mise à feu de sa cuisine, impacts de balles. Après avoir écarté son fils du trafic, elle s'était engagée auprès des éducateurs : « Les réseaux et les trafics, on n'arrêtera jamais ça. Mais on peut trouver des solutions pour aider les jeunes à ne pas rentrer et aider les jeunes à sortir de là. »
Mais, certaines mères se sentaient abandonnées par la justice, comme le montrent les archives du montage ci-dessus : « Ça me ronge parce que j'ai l'impression - je ne sais pas si c'est vrai, c'est une impression - que la justice se dit : "Ils n'ont qu'à se tuer entre eux, ça nous fera du travail en moins. » En 2021, Emmanuel Macron a annoncé un plan d'aides à la cité phocéenne. Marseille continue d'être régulièrement endeuillée par des règlements de comptes.