Il a fini par démissionner, mais ça ne passe pas. L'ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy a posté un tweet mardi soir dans lequel il compare sa situation à celle de Pierre Bérégovoy. Le 1er mai 1993, l'ancien Premier ministre s'était suicidé. Un mois avant, il avait démissionné suite à une série de révélations dans la presse concernant des prêts douteux dont lui et sa famille auraient bénéficié. Pierre Bérégovoy s'est donné la mort sans explications. Son corps fut retrouvé le long d’un canal dans la Nièvre.
Quelques jours plus tard, lors des obsèques de Pierre Bérégovoy à Nevers, le président de la République François Mitterrand, ami et fidèle allié, dressait un portrait élogieux du défunt. Mais le chef d'Etat accusait ouvertement la presse d'avoir mené une chasse aux sorcières, traitant les journalistes de « chiens » qu’il rendait responsables de sa mort.
Voici ce qu'il disait : « Son action m’autorise à redire aujourd’hui la capacité de l’homme d’Etat, l’honnêteté du citoyen qui a préféré mourir plutôt que de subir l’affront du doute. Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie au prix d’un double manquement de ces accusateurs aux lois fondamentales de notre République. »
Un discours dans lequel se reconnaît visiblement François de Rugy, qui a dénoncé "l'acharnement" de journalistes de Médiapart, auteurs de plusieurs révélations ses derniers jours concernant son usage de fonds publics alors qu'il était député puis président de l'Assemblée nationale.
Jérémie Gapin