Fils d’immigré ukrainien, Pierre Bérégovoy a 14 ans lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate. Alors que le conflit fait rage, il travaille comme ouvrier pour subvenir aux besoins de sa famille. En homme de conviction, il n’hésite pas à prendre les armes et à rentrer dans la Résistance.
A partir de 1946, il entre à la SFIO. C’est là que son parcours en politique commence. C’est à partir de cette date qu’il gravit les échelons de la hiérarchie. Il rejoint Pierre Mendès France en 1959 au PSU, puis adhère au Parti socialiste en 1969.
Une fois au pouvoir, François Mitterrand le nomme ministre des Affaires sociales puis ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. En parallèle, il conserve ses mandats de Maire de Nervers et de député de la Nièvre.
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1977. Pierre Bérégovoy à propos de la réactualisation du Programme commun
Un ouvrier à Matignon
Mars 1992. Edith Cresson est remerciée après la défaite de la gauche aux élections régionales. François Mitterrand lui choisit Pierre Bérégovoy comme successeur.
1992. Matignon : passation des pouvoirs entre Edith Cresson et Pierre Bérégovoy
Une fois à Matignon, Pierre Bérégovoy doit faire face à un climat politique et social délétère. Les dépenses publiques dégringolent. La grogne de l’opinion publique se fait sentir et des soupçons de malversation touchent les hautes sphères de l’Etat.
"L’honneur d’un homme"
Le Premier ministre décide alors de partir en croisade contre la corruption. Mais très vite, une série d’affaires va le rattraper :
- L’affaire Samir Traboulsi : un homme d’affaire, proche du Premier Ministre, mis en cause pour délit d’initié.
- En février 1993, Le Canard enchaîné dévoile l’affaire Roger-Patrice Pelat. L’hebdomadaire satirique explique comment le Premier ministre s’est vu accorder un prêt sans intérêt d’un million de francs par un proche du Président.
1993. Matignon : Passation de pouvoirs entre Pierre Bérégovoy et Edouard Balladur.
La polémique est trop forte. Sous pression, Pierre Beregovoy quitte Matignon en mars 1993. Un mois plus tard, le jour du 1er mai, son corps inanimé est retrouvé à Nevers près du canal. L’enquête conclue à un suicide par balle.Tout un symbole pour cet ouvrier devenu Premier ministre.
Lors de ses obsèques, François Mitterrand déclare : "Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie".
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L'heure de vérité du 10 mai 1992 avec Pierre Bérégovoy (Emission Premium)