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1986-1988, première cohabitation houleuse et médiatique

1986-1988, première cohabitation houleuse et médiatique

C’est officiel, le Front populaire a obtenu une majorité relative à l'Assemblée nationale. La cohabitation est désormais inévitable pour Emmanuel Macron. Sous la Ve République, c’est la quatrième fois que cette configuration se présente. François Mitterrand et Jacques Chirac ont été les premiers en 1986 à incarner ce tandem antagoniste. Retour sur cette union forcée et ultra-médiatisée

Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.07.2024
 

L'ACTU.

Aux vues du résultat des élections législatives anticipées qui donnent une majorité relative au nouveau Front populaire, le président de la République va devoir choisir son prochain Premier ministre dans les rangs de la nouvelle majorité. La France va donc connaître une nouvelle cohabitation. Sous la Ve République, c’est la quatrième fois que cette configuration se présente. François Mitterrand et Jacques Chirac ont été les premiers en 1986 à incarner ce tandem antagoniste. Retour sur cette union forcée et ultra-médiatisée à travers un montage d'archives.

LES ARCHIVES.

Mars 1986. Début du feuilleton médiatique de la première cohabitation de la Ve République. Après la victoire de la droite aux élections législatives, le président socialiste François Mitterrand nomme Jacques Chirac comme Premier ministre. Une union forcée, scrutée dès les premières heures par les journalistes.

Au premier Conseil des ministres, le ton est donné. Entre François Mitterrand et Jacques Chirac, pas de faux semblant devant les caméras. Leurs points de divergence sont multiples et ils inspirent les commentateurs politiques qui commentent leurs désaccords comme des matchs de tennis, « avantage Mitterrand, « avantage Chirac »...

Au sommet de Tokyo justement, en mai 1986, le match continue. Face à la communauté internationale, le président et le Premier ministre jouent l’union de façade, mais chacun entend marquer son territoire. Et ça n'échappe pas à la presse française, à l'image de TF1 qui commente lors d'un JT : « Un sommet, c'est aussi une question d’image, or depuis 48 heures, c’est Mitterrand qui apparaît ici comme le véritable responsable de la politique française dans tous les domaines. Voilà pourquoi Chirac a voulu expliquer, lors d’un entretien bilatéral avec le président chinois, que les pouvoirs du président étaient fortement réduits. »

De retour en France, les crispations entre le chef de l’État et le chef du gouvernement s’intensifient au fil des mois et les commentaires des journalistes vont toujours bon train, « c’est le pétard politique de ce 14 juillet ! François Mitterrand ne signera donc pas l’ordonnance sur la privatisation des entreprises publiques misent au point par le gouvernement... », entend-on dans le JT de 20 heures d'Antenne 2 le 14 juillet 1986.

En avril 1988, la nouvelle échéance présidentielle marque la fin de la cohabitation Mitterrand/Chirac. Mais le duel politique et médiatique continue. Le débat de l’entre-deux-tours est l’occasion d’une dernière remise en place, avec le célèbre échange : « Permettez juste de vous dire que ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats, à égalité. Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand ». Et le président de répondre : « Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre. »

Cette ultime passe d’armes sera aussi largement commentée par les journalistes. Elle restera le symbole de cette première cohabitation sous la Ve République.

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