L'ACTU. Emmanuel Macron a annoncé dimanche 9 juin au soir la dissolution de l'Assemblée nationale, après la victoire de l'extrême droite aux élections européennes et convoqué des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet. «Après avoir procédé aux consultations prévues à l'article 12 de notre Constitution, j'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale», a déclaré le chef de l’État dans une allocution télévisée après l'annonce des résultats.
Emmanuel Macron a plaidé, pour justifier ce choix, que les défis d'aujourd'hui «exigent la clarté dans nos débats, et l'ambition pour le pays». «Cette décision est grave, lourde, mais c'est avant tout un acte de confiance. Confiance en vous, mes chers compatriotes, en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures. Confiance en notre démocratie. Que la parole soit donnée au peuple souverain, rien n'est plus républicain. Cela vaut mieux que tous les arrangements, toutes les solutions précaires», a-t-il ajouté.
L'ARCHIVE. Cette dissolution est la sixième sous la Ve République, et ne s'est présentée que huit fois en plus de cent ans. La dernière, décidée par Jacques Chirac en 1997, avait vu la gauche remporter une majorité des sièges, donnant lieu à la nomination du socialiste Lionel Jospin à Matignon et à la cohabitation.
La vidéo en tête de cet article est l'annonce par Jacques Chirac de cette dissolution, qui est restée un moment fort de la vie politique de la Ve République.
Toutefois, le contexte était très différent : à l'époque, dès mars 1997, quelques voix s'élevaient à droite, en particulier celle du secrétaire général de l’Élysée Dominique de Villepin, pour réclamer des législatives avant l'échéance normale de mars 1998. L'aggravation de la situation économique, alors prévue à tort par de nombreux experts, était le principal argument : autant organiser des élections avant que les choses n'empirent.
Le 21 avril, le chef de l’État annonçait donc la dissolution arguant que la France avait besoin «dès maintenant» d'un «nouvel élan». L'annonce avait provoqué une énorme surprise.
L'article dédié sur le site Lumni enseignement (édité par l'INA) rappelle que le directeur du Monde, Jean-Marie Colombani, avait alors dénoncé dans un éditorial le «bon plaisir» du président Jacques Chirac, regrettant qu'il s'agisse de «la première fois qu'un chef de l'État use de cette prérogative, sans motif autre que son intérêt du moment».
La gauche se lançait alors dans la campagne autour du nouveau concept de gauche plurielle, regroupant PS, PCF, radicaux de gauche, Verts et Mouvement des citoyens. Au second tour, elle obtenait une majorité de 319 sièges, ouvrant la voie à une cohabitation jusqu'en 2002, la plus longue de la Ve République.
Lumni enseignement
Plus de contexte sur Lumni enseignement : La dissolution de l'Assemblée nationale en 1997.