L'ACTU.
Mai 2024 : les images des émeutes en Nouvelle-Calédonie rappellent celles des années 1980. Les indépendantistes s’opposent à un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral aux élections provinciales. Un système hérité des accords de Nouméa en 1998.
LES ARCHIVES.
Le montage proposé en tête d'archives revient sur le long processus qui devait aboutir à l'indépendance de l'île. À la fin des années 80, après des années de conflits entre pro et anti-indépendantistes, cette île française du pacifique connaissait une date historique : le 26 juin 1988, avec la signature des accords de Matignon à Paris. Autour de la table, siégeaient l’indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, son opposant le député Jacques Lafleur, et Michel Rocard, alors Premier ministre. Cet accord ouvrait la voie à une possible indépendance de l’île, avec un scrutin d’auto-détermination d'ici à 10 ans. Scrutin qui n’aura au final jamais lieu.
À la place, d’autres accords, dits de Nouméa, furent signés en 1998. Ces accords furent signés par Lionel Jospin, alors Premier ministre. Ils prévoyaient notamment un corps électoral restreint sur l’île, qui est aujourd’hui au cœur des tensions, mais aussi l’organisation d’un référendum sur l’indépendance d'ici à 20 ans, soit en 2018.
Le Non l'emporte à trois reprises
20 ans plus tard, le 4 novembre 2018, se déroulait un premier référendum. Verdict : le "Non" à l’indépendance l’emportait à plus de 56 %. Rien de définitif pour autant. Les accords de Nouméa prévoyaient un second référendum, si le "Non" l’emportait la première fois. Résultat, un deuxième scrutin fut organisé le 4 octobre 2020. Le "Non" l’emportait cette fois encore, par 53,26 % contre 46,74 % pour l’indépendance. Cette deuxième victoire du "Non" entraînait automatiquement un troisième et dernier référendum qui se déroula en 2021. Cette fois encore, le scrutin fut marqué par la victoire du "Non" à 96,5%.
Un résultat à nuancer, car le référendum avait été boycotté par les indépendantistes. Indépendantistes qui sont en partie dans la rue en 2024 pour protester contre un projet de loi constitutionnel qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, autorisant les habitants arrivés après 1998 à participer aux élections.