L'ACTU.
Mercredi 17 mai 2023, la cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation de Nicolas Sarkozy à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme avec la mise en place d'un bracelet électronique, pour corruption et trafic d'influence, dans l'affaire « Bismuth ». Le jugement rendu le prive également de ses droits civiques pour une durée de trois ans, ce qui le rend inéligible et lui interdit de voter. Cette sanction est identique à celle prononcée en première instance, en mars 2021. Nicolas Sarkozy qui ne cesse de clamer son innocence a immédiatement fait appel et a annoncé par la voix de son avocate qu'il allait se pourvoir en cassation.
Nicolas Sarkozy, 68 ans, est le premier ancien président à se voir condamner par la justice à une peine de prison ferme. Avant lui, Jacques Chirac s'étant vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris.
LE MONTAGE D'ARCHIVES.
Le montage découvrir en tête d'article revient sur l'affaire dite des « écoutes ». 7 mars 2014. L’affaire est révélée par le journal « Le Monde ». Nicolas Sarkozy est soupçonné de trafic d’influence auprès d’un haut magistrat. Débute l’affaire « Paul Bismuth ». Pour tenter d’y voir plus clair, petit retour en arrière en archives.
Fin 2013, des juges placent Nicolas Sarkozy sur écoute. Ils cherchent à savoir si la Libye a financé sa campagne présidentielle de 2007. Mais au bout du fil, les juges découvrent l’existence d’une autre ligne. Sur celle-ci, Sarkozy correspond avec son avocat, Thierry Herzog, sur une tout autre affaire, l'affaire Bettencourt. Ils apprennent qu’un haut magistrat, Gilbert Azibert, avocat à la cour de cassation, les renseignerait contre avantages. En échange de ces informations, Nicolas Sarkozy aurait promis d’aider ce haut magistrat à décrocher un poste prestigieux à Monaco. C’était en février 2014. Finalement, Gilbert Azibert n'obtiendra pas le poste.
18 mars 2014, après la révélation de l’affaire, nouveau rebondissement. Le site « Mediapart » publie des extraits de conversations entre Sarkozy et son avocat Maître Herzog. La révélation fait la une des JT : « principal sujet d’inquiétude, le sort des agendas de l’ex président. Ils ont été saisis par les juges de Bordeaux dans l’affaire Bettencourt. Voici comment Maître Herzog parle d’eux à son client. Il emploie l’expression, « ces bâtards de Bordeaux. » Apprend-on dans le 13h00 de F2.
Une enquête et des procès
Après des mois d’enquête, Nicolas Sarkozy est placé en garde à vue à Nanterre le 1er juillet 2014. Une première pour un ancien chef de l’État. Du côté de l’UMP, très peu de réactions. Le député Christian Estrosi est l’un des rares à prendre la parole publiquement pour demander une justice équitable pour son ancien chef de parti.
Quant à Nicolas Sarkozy, dès le lendemain de sa garde à vue, il tente de se défendre à la télévision, dans le 20h00 de TF1 : « J’ai été profondément choqué de ce qui s’est passé. Et je ne demande aucun privilège. Et si j’ai commis des fautes, j’en assumerai toutes les conséquences. Je ne suis pas un homme qui fuit ses responsabilités. »
Le premier procès de l’affaire des « écoutes » s’était ouvert en novembre 2020, avec une première condamnation en mars 2021. L'ancien président fait appel. Lors de l'ouverture du second procès, le 5 décembre 2022, Nicolas Sarkozy avait déclaré venir défendre son « honneur bafoué ».
L’ancien magistrat Gilbert Azibert, l’avocat Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy figurent parmi les co-accusés. Le 17 mai 2023, ils ont été également reconnus coupables d'avoir noué un « pacte de corruption » avec Nicolas Sarkozy en 2014 et condamnés à la même peine. La cour d'appel a également prononcé une interdiction d'exercer de trois ans pour Me Herzog.