Ce 2 août 2022, la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a atterri à Taïwan, revendiqué par Pékin, et ce malgré les avertissements de la diplomatie chinoise. Cette venue officielle dans l'archipel laisse craindre un envenimement des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine. Dans un communiqué (en anglais), Nancy Pelosi a estimé que sa venue ne contrevenait « d'aucune façon » à la politique de Washington vis-à-vis de Pékin. la réponse à cette visite ne s'est pas fait attendre, 21 avions de l'armée chinoise sont entrés dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) taïwanaise, plus large que l'espace aérien.
La démocrate est connue pour ses prises de positions tranchées concernant la Chine. Dans un tweet, elle a même partagé une vidéo de sa visite sur la place Tian An Men en 1991. A l'époque, deux ans après la répression violente des manifestations par le gouvernement chinois sur cette même place, celle qui était alors la représentante du 5e district de Californie, avait déployé une bannière noire en hommage aux manifestants décédés lors de cette répression.
En 2008, Nancy Pelosi avait déjà provoqué la colère de la Chine en rendant visite au Dalaï-Lama, le guide bouddhiste tibétain exilé en Inde. Dans l’archive en tête d’article, du 11 mars 2008, elle n’hésitait pas à dénoncer la violence utilisée par la Chine lors d’émeutes, demandant à ce qu’une commission d’enquête internationale soit ouverte.
« Vu la situation préoccupante au Tibet, nous devons savoir ce qu'il s'y passe. Le monde doit s'avoir. »
Selon la Chine, les émeutes n'avaient fait que 13 morts mais ces chiffres étaient contestés par les Tibétains. Officiellement une centaine d'émeutiers se seraient rendus, il y aurait eu en réalité plus d'un millier d'arrestation.
L’archive ci-dessous rappelle les faits.
Tibet : répression chinoise
2008 - 02:09 - vidéo
« Si deux tibétains discutent un peu trop fort et plus de 30 secondes dans la rue ils sont immédiatement frappés ou emmenés en prison ». (Un moine tibétain à propos de la répression)
L’année précédente, en octobre 2017, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis avait accueilli le dignitaire tibétain en exil à Washington. Une visite à l'occasion de laquelle il avait notamment reçu des mains du président américain George W. Bush la médaille d'or du Congrès, la distinction la plus prestigieuse du pays. Sur l’archive ci-dessous, la démocrate apparaît à de multiples reprises aux côtés du Dalaï-Lama, multipliant les gestes d’amitié.
Visite du Dalai Lama à Washington
2007 - 02:10 - vidéo
