La mort n'était pas un sujet pour Jean d'Ormesson, pas même une crainte. Il l'évoquait sans peur et avec une certaine malice. C'est en tout cas ce que l'on constate dans son entretien avec Laurent Delahousse, le 24 novembre 2013, dans «13h15 le dimanche 13h15» de France 2.
Avec son ton enjoué habituel, l'académicien évoquait sa dernière heure, mais plus généralement la mort en général, qui ne l'effrayait pas du tout. Il la jugeait même indispensable : « il n'y a rien de plus intéressant que la vie, mais la mort fait partie de la vie. La mort, c'est la vie ! », expliquait-il à son interlocuteur.
Pour le philosophe : l'homme devait mourir, c'était une nécessité absolue : « nous avons de la chance de mourir ! », affirmait-il encore. « Mourir n'est pas gai, reconnaissait-il, mais ce serait bien pire de ne pas mourir. La vie est belle parce que nous mourrons ».
La mort n'était pas un drame, ce n'était pas un paradoxe à ses yeux, « ce serait atroce si nous ne mourrions pas ! », concluait-il avec ferveur.
Une mort sereine
L'écrivain et journaliste avait évoqué son trépas avec Bernard Pivot quelques années plus tôt, en 1999, à l'occasion de la sortie de son nouveau roman Le rapport Gabriel. Dans son ouvrage, il abordait sa passion de la vie et de la mort qu'il attendait avec sérénité, « sans appréhension majeure ». Il répondait avec beaucoup d'humour au célèbre questionnaire de Proust.
Jean d'Ormesson à propos de la mort
1999 - 04:02 - vidéo