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1976 : la violence et le sexisme d'hommes interrogés sur le viol

1976 : la violence et le sexisme d'hommes interrogés sur le viol

La redéfinition pénale du viol est en débat à l'occasion du procès dit « de Mazan ». Le sujet, dans la société française, est ancien. En 1976, une journaliste d'«Aujourd'hui madame» interrogeait des hommes sur le viol. Leurs réponses font en grande majorité preuve d'un sexisme décomplexé.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 12.09.2024
Le viol, est-ce que cela existe ? - 1976 - 03:39 - vidéo
 

La question de la redéfinition du viol dans le code pénal, pour que soit prise en compte l'absence de consentement, ressurgit en France à l'occasion du procès des « viols de Mazan », du nom de cette affaire d'une femme droguée par son mari et violée pendant son sommeil pendant 10 ans par lui et des dizaines d'hommes. Aujourd'hui, l'article 222-23 du code pénal définit le viol comme «tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise». La notion de consentement n'y est, elle, pas mentionnée explicitement.

«La société a déjà intégré le fait que le consentement, c'est ce qui fait la différence entre un rapport sexuel et un viol, le droit pénal lui ne le fait pas», avait estimé par le passé la sénatrice écologiste Mélanie Vogel.

Contrairement à la France, plusieurs pays européens ont fait évoluer ces dernières années leur définition du viol comme étant une atteinte sexuelle sans consentement explicite. En Suède, une loi sur le consentement sexuel, qui considère comme viol tout acte sexuel sans accord explicite, même en l'absence de menace ou de violence, est en vigueur depuis 2018. En Espagne, une loi - surnommée «Seul un oui est un oui» - a introduit depuis octobre 2022 l'obligation d'un consentement sexuel explicite. Même évolution en Grèce ou encore au Danemark.

L'homme décomplexé

Dans l'archive de 1976 en tête d'article, une journaliste d'« Aujourd'hui madame » s'était rendue dans la rue pour poser des questions sur le viol aux passants. Entre sexisme, doute et culpabilisation des victimes, la plupart des répondants semblaient prendre le sujet à la légère.

Qui sont les femmes qui se font violer ? « Celles qui sont imprudentes, les aguicheuses », « Ça dépend de leur tenue, je crois, vestimentaire, c'est leur façon d'aguicher les passants qui font qu'elles se font violer », « Des pauvres filles quoi, qui se sont laissées avoir » ou encore « Celles qui le veulent bien ».

Attention, certains passages sont violents verbalement.

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