Micheline Presle débute au cinéma en 1937 et devient très vite une jeune première remarquée. Dans les années 1940, aux côtés de Danielle Darrieux et Michèle Morgan, elle devient l’une des grandes stars du Septième art. Les rôles importants se succèdent, dans des mélodrames, tel Paradis perdu (1940) d’Abel Gance ou des romances comme La nuit fantastique (1942) de Marcel L’Herbier. Christian-Jaque, Jacques Becker, Claude Autant-Lara se l’arrachent. Son rôle de Marthe dans Le diable au corps (1947), d’après le roman de Raymond Radiguet, avec Gérard Philipe, va susciter le scandale mais la faire remarquer d’Hollywood.
Mais sa carrière américaine ne va pas tenir ses promesses. Aux États-Unis, elle épouse le réalisateur William Marshall, père de sa fille, la réalisatrice et actrice Tonie Marshall (1951-2020). Elle revient finalement en France en 1953. Désormais, ce sont des seconds rôles qui lui seront proposés. L’actrice va également se tourner vers la télévision qui va lui offrir le personnage d’Eve dans la série à succès Les Saintes Chéries, aux côtés de Daniel Gélin. Dans les années 60 et les décennies qui suivirent, Micheline Presle est restée très présente dans le cinéma français, alternant des films d’auteur et un cinéma plus commercial. De 1994 à 2014, date à laquelle elle a mis un terme à sa carrière, Micheline Presle a joué dans plusieurs films de sa fille Tonie Marshall, de Pas très catholique à Tu veux ou tu veux pas, en passant par le célèbre Vénus Beauté (Institut), en 1999. Sa carrière a été couronnée par un César d’honneur en 2004.
Des rôles plus matures
L’archive présentée en tête d’article date de 1961, une époque où l’actrice, après avoir mis sa carrière française entre parenthèse, connaissait une petite traversée du désert. Dans la rubrique « Page cinéma », elle revenait avec la journaliste Lise Elina sur cette étape de sa carrière. Si expliquait pourquoi elle avait accepté de signer un contrat à Hollywood, tout en reconnaissant volontiers qu'il s'agissait d'« une erreur », mais précisant qu'elle ne le regrettait pas : « j’avais un choix à faire, je l’ai fait. J’ai choisi ma vie privée », affirmait-elle.
Cette erreur lui avait donné plus de maturité et elle se disait « moins dépendante » de sa vie privée et « plus raisonnable » quant à ses choix professionnels. Elle avait évolué en apprenant de ses erreurs. L'actrice acceptait que ses rôles aient aussi changés. À 38 ans, on lui proposait désormais des personnages de femmes plus mûres.
Mais Micheline Presle avait une vision bien claire de la manière dont elle aimerait poursuivre sa carrière, et avant toute chose elle refusait d'être enfermée dans un type de rôle. Curieuse de nature, tout l’intéressait et elle souhaitait qu’on lui propose d'avantages de rôles comiques : « j’ai envie de faire une comédie », précisait-elle, ajoutant qu’elle voulait qu’ils soient également « tendres ».