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Michel Piccoli, monstre sacré du cinéma français

Michel Piccoli, monstre sacré du cinéma français

Michel Piccoli est mort à l'âge de 94 ans. Acteur de théâtre et de cinéma, il a tourné pour les plus grands réalisateurs. Du "Mépris" de Godard aux films de Claude Sautet, retour sur sa longue carrière.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 28.08.2013 - Mis à jour le 18.05.2020
 

Un acteur dans l’âme

Michel Piccoli est né le 27 décembre 1925 à Paris. Sa carrière débute au théâtre

A vingt ans, il croise le chemin de Christian-Jaque qui le fait tourner dans Sortilèges. Dès lors, il ne quittera plus le grand écran et travaillera avec tous les plus grands cinéastes du septième art.

Michel Piccoli, retour sur sa carrière, 2001

L’homme mûr des années 60

C’est dans les années 60 que s’impose son talent d’interprète.

Le métier d’acteur, 1971

Le réalisateur espagnol Luis Bunuel lui offre quelques-uns de ses plus beaux rôles. Ils tournent six films ensemble : Le Journal d'une femme de chambre, Le Charme discret de la bourgeoisie et Belle de jour avec Catherine Deneuve…

Belle de jour

Côté Nouvelle vague, Jean-Luc Godard lui confie un des rôles principaux du Mépris, avec Brigitte Bardot.

Propos sur le Mépris, 1981

La quarantaine l’impose en homme mûr, les réalisateurs le consacrent. Marco Ferreri le choisit pour son film Dillingeren.

Dillinger est mort, 1970

Trois ans plus tard, l’équipe se reforme pour un film qui va soulever la polémique à Cannes La grande bouffe

Tournage de La Grande Bouffe, 1973

Il devient surtout l'acteur fétiche de Claude Sautet qui dévoile sa fragilité dissimilée derrière une apparente sérénité, à l’image de son personnage dans Les Choses de la vie. Reportage sur le tournage.

Les Choses de la vie, tournage, 1969

Interview des comédiens du film, 1970

Puis viennent, Max et les Ferrailleurs, Mado et Vincent, François, Paul et les autres...

A cette époque, il incarne avec Romy Schneider, l’image du couple idéal au cinéma.

Sa complicité avec Romy Schneider, 1981

 

Succès télévisés

En parallèle, l’acteur consolide sa notoriété grâce à plusieurs rôles à la télévision (Les Joueurs, Montserrat). Un rôle le marque particulièrement, celui de Don Juan

Interview de Michel Piccoli sur ce rôle, 1971

Reportage au cours du tournage par Marcel Bluwal

Au-delà de l’écran, 1965, Marcel Bluwal tourne Don Juan

En 1980, Docteur Teyran remporte le même succès.

Interview à propos de son rôle, 1980

Les choix éclectiques des années 80

Michel Piccoli débute la décennie 80 par le prix d'interprétation au Festival de Cannes en 1980, avec Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio.

Avec Henri Chapier, il évoque son goût pour les personnages ambigus.

Le Saut dans le vide, 1980

Nouvelle récompense en 1982 au Festival de Berlin, avec Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre.

 Tournage du film, 1981

D’autres cinéastes tel Leos Carax voient en lui une âme romanesque et poétique. Ils lui offrent des rôles inoubliables, plus sombres, qu’il interprète avec jubilation.

Reportage sur le tournage du film Mauvais sang de Leos Carax, dans lequel Michel Piccoli incarne un ancien truand.

Mauvais sang de Leos Carax, 1983

Les rôles se succèdent : en 1986, il apparaît dans le film de Jacques Doillon La puritaine

La puritaine, 1986

En 1990, Louis Malle lui offre un personnage magnifique dans Milou en mai

Interviews des acteurs de Milou en mai, 1990

L’année suivante, il est encensé pour sa prestation dans le film de Jacques Rivette La belle noiseuse.Un film sur l’art et l’amour.

La belle noiseuse projeté à Cannes, 1991

Vers le sud

Son talent dépasse nos frontières, son jeu charme les réalisateurs latins.

Le cinéaste Raoul Ruiz lui donne le rôle principal dans Généalogies d’un crime en 1997. Une belle amitié naît entre eux.

Généalogies d’un crime, 1997

En 2001, c’est le portugais Manoel de Oliveira qui le filme dans Je rentre à la maison.

Je rentre à la maison, 2001

Habitué du Festival de Cannes, il fait partie du 60ème jury de la compétition officielle en 2007 sous la présidence de Stephen Frears.

Sa dernière prestation remarquée sur la croisette est son rôle de pape dans Habemus Papam de Nanni Moretti.

Habemus papam, 2011

Du jeu à la réalisation

L’homme a de nombreuses cordes à son arc et se lance plusieurs fois à la réalisation. En 1973, il évoque ses rôles et sa casquette de réalisateur.

Michel Piccoli , acteur, producteur, 1973

En 1991, il réalise un premier court métrage, suivi d’un second trois ans plus tard: Train de nuit. Dans ce document, il explique son intérêt pour ce genre cinématographique moins connu.

Son intérêt pour le court métrage, 1981

En 1997, Michel Piccoli toujours derrière la caméra avec Alors voilà déclare alors « ...c'est ça qui me bouleversait depuis tellement longtemps, de voir ce qui se passait derrière la caméra, c'est à dire la fabrication profonde, secrète, bouleversante, la fabrication d'un film ».

1997 : Alors voilà avec Dominique Blanc.

Suivront  La Plage noire adapté du roman de François Maspero en 2001 et C'est pas tout à fait la vie dont j'avais rêvé en 2005.

Homme de cinéma et de théâtre

L’acteur ressent une certaine cohérence à passer simultanément du théâtre au cinéma. Il explique pourquoi à Michel Field.

Le cercle de minuit, 1993

Jamais très éloigné des planches, il joue dans une cinquantaine de pièces où rôles classiques et contemporains se succèdent. La scène lui permet d’incarner les personnages paumés qu’il aime tant.

Allo c'est toi Pierrot de Pierre Louki, 1973

En 1988, Conte d’hiver au théâtre des Amandiers remporte un franc succès. Il explique ici la différence entre cinéma et théâtre

Conte d’hiver, 1988

Aucun auteur ne lui fait peur. En 1997, il interprète une pièce de Marguerite Duras La Maladie de la mort, mise en scène par Bob Wilson.

La Maladie de la mort, 1997

Neuf ans plus tard, il s’attaque à Shakespeare : Le Roi Lear

L’invité du 13h00, 2006

L'homme engagé

A la ville, Michel Piccoli est un homme engagé. Il participe à de nombreuses manifestations pacifistes ou pour l’égalité des droits : contre la guerre du Vietnam (muet, 1968), pour l’Indochine en 1971), pour le droit à lavortement en 1974, pour les droits de l’homme en Argentine en 1980.

Politiquement à gauche, il soutient publiquement François Mitterrand en 1974, en 1981 et 1988

Comité de soutien à François Mitterrand, 1981

Plus tard, il reste fidèle au camp socialiste et soutient Lionel Jospin.

Comité de soutien Jospin, 2002


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