Le 27 mai 1987, dans l'émission Cinéma Cinémas, le cinéaste évoquait son premier long métrage intitulé Classe tous risques. Ce film retrace les dernières années de la "cavale" d'Abel Danos (Abel Davos dans le film), surnommé "le Mammouth" en raison de sa forte corpulence, que José Giovanni a connu à la prison de la Santé. Danos, ancien tueur à gages a été de 1941 à 1944, l'un des bourreaux de la Gestapo française de la rue Lauriston. Danos a été fusillé pour collaboration en 1952.
A sa sortie, le film fait un bide. Découragé et ruiné, il travaille ensuite pour les autres comme scénariste. "Ça m'intéressait autant à travailler pour les autres que de me recoltiner un travail qui semblait inutile, surtout que les producteurs avaient été ruinés l'époque... au bout de trois ans, le film a remarché, alors ils l'ont revendu et depuis, ils ont très bien gagné leur vie. Du coup, on ne m'a plus proposé que des films de gangsters et je n'avais pas envie d'en faire. Et puis ça a duré jusqu'en 1969 où j'ai fait Les Choses de la vie. Entre ces deux dates, le réalisateur avoue avoir essayé en vain d'autres projets "mais je ne sais pas, ça n'aboutissait pas !"
Et puis, il va tourner Les choses de la vie, sorti en 1969, avec Michel Piccoli et Romy Schneider. Le film connaît le véritable succès critique et public et lui apportera la notoriété. Œuvre charnière de la carrière du réalisateur, elle marque le début de sa période la plus faste (Max et les ferrailleurs; Mado; Une histoire simple; César et Rosalie; Vincent, François, Paul et les autres) et scelle la rencontre avec Romy Schneider, son égérie. Mais dans cette émission il aborde ses débuts marqués par l'échec.
On lui reprochera d’être le sociologue de la bourgeoisie masculine tourmentée, il reste pourtant l’un des grands portraitistes de son époque.
Pour aller plus loin
Hexagone : la difficulté de faire un film. (9 mai 1972)