« C'est drôle, on ne l'a jamais chanté ensemble, cette chanson, je suis content. » En mars 1986, Michel Jonasz et Jean-Claude Vannier, officiellement chanteur depuis son premier album en tant qu'interprète en 1975, chantaient en duo leur tube, Super nana. Une première pour ces deux artistes dont la rencontre datait de 1972, selon les dires de Michel Jonasz.
Cette chanson, qui figure sur son premier album studio, fit décoller la carrière de Michel Jonasz. Jean-Claude Vannier, lui, interprète Super nana en 1975 sur son premier album. Arrangée similairement (avec une mélodie principale au piano), les deux artistes apposent chacun leur patte, de la chanson française à la Vannier au jazz-pop signé Jonasz. Leur interprétation commune dans l'archive en tête d'article fait de cette histoire poétique, se tenant dans une banlieue quelconque, un touchant mixte de leurs deux univers.
En 1986, Super nana était déjà très chère au cœur de Jonasz : « C'est vraiment une chanson qui m'a porté chance, une chanson que j'ai toujours chantée sur scène depuis que je l'ai enregistrée, que je fais de la scène, que je chanterai encore longtemps, que je chanterai toujours. Et moi, je prends toujours autant de plaisir à la chanter ». Ce qu'il répète à l'envi encore aujourd'hui. Comme en 2017, dans une interview à L'Express : « Jean-Claude Vannier, qui arrangeait mes chansons, m'a proposé celle-ci, taillée sur mesure. Le texte me ressemble. J'ai passé mon enfance à Drancy [Seine-Saint-Denis], mon adolescence à traîner porte de Vanves, l'argot ne m'était donc pas étranger, et ces "18 grèves de poubelles", je les connaissais. Super nana a été mon premier succès, et je ne m'en lasse pas, car toutes les formations lui vont : piano-voix, quartet, sextet ».