Une nouvelle loi sur l'immigration va voir le jour, une de plus depuis que ce sujet est devenu politique dans les années 70 ! Le montage d'archives en tête d'article revient sur les précédents débats sur le sujet.
« La France a besoin de main d’œuvre étrangère du fait de son expansion économique qu’elle connaît depuis un certain nombre d’années, (...) du fait que les Français ont abandonné les travaux à caractères salissants ou pénibles qui sont des travaux peu rémunérés » déclarait Pierre Bideberry, directeur de l’Office national d’immigration en 1964.
La question de l'immigration débute en France dans les années 1960, époque où le pays a besoin de main-d'œuvre. Des trains remplis de travailleurs immigrés arrivent dans l’Hexagone, gérés par l’Office national d’immigration. Mais les années 70 changent tout. C’est la fin des Trente Glorieuses, la crise du pétrole et l'apparition du chômage. La France est en crise et le besoin de main d'œuvre étrangère diminue. Les travailleurs immigrés sont invités à rentrer chez eux. Un changement de politique porté par Lionel Stoleru, secrétaire d’État à la condition des travailleurs manuels de 1976 à 1978. Il se donne 15 ans pour régler la question et encadrer, « une diminution régulière de la main d’œuvre étrangère en France. »
Une politique radicale que François Mitterrand, arrivé au pouvoir en 1981, remet en question. Une nouvelle loi va limiter les expulsions et favoriser le regroupement familial. Mais la France des années 1980 est aussi celle de la montée en puissance du Front national et de la cohabitation. L’immigration devient une arme électorale et les lois vont à partir de là se succéder. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, donne son nom à une loi qui décrète l’immigration zéro en 1986.
Mais depuis, la gauche et la droite légifèrent, font des aller-retour sur cette question de l’immigration, faisant de cette prochaine loi immigration, la 30e depuis quarante ans.