L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban, conclu le 26 novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités et deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah et l'État hébreu, ressemble à s'y méprendre à la situation qui a prévalu à la fin de la guerre de 2006 entre les deux mêmes parties.
C'est du moins ce qui ressort de l'archive en tête de cet article, un long extrait du JT de 20h de France 2, le soir du vote de la résolution onusienne actant la fin des hostilités, après 33 jours de guerre. Nous étions le 12 août 2006.
Comme en 2024, la fin du conflit en 2006 reposait notamment sur un retrait des militants du Hezbollah au-delà du fleuve Litani au sud du Liban, et l'implication de la Finul et de l'armée libanaise pour occuper la zone frontalière avec Israël. Comme en 2024, les effort de 2006 pour mettre fin à la guerre étaient portés par la France, les États-Unis et l'ONU.
En 2006, la résolution 1701 du Conseil de sécurité actait la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah. Ce texte, toujours applicable, stipule que seules les forces de maintien de la paix de l'ONU (la Finul) et l'armée libanaise peuvent être déployées dans le sud du Liban.
Un calme précaire
Pendant près de 20 ans, cette résolution n'a pas été respectée, mais a permis d'instaurer un calme précaire entre le Hezbollah et Israël sur le sol libanais, malgré des accrochages et des tirs de part et d'autre de la frontière.
D'autres similitudes se retrouvent entre les deux périodes. Comme on le voit dans la suite des reportages dans l'archive, les objectifs israéliens de 2006 - anéantir les moyens du Hezbollah avec le soutien de l'Iran - rejoignent ceux de 2024. Comme en 2006, les populations libanaises et israéliennes ont subi en 2024 les attaques de deux parties, entraînant des dizaines de milliers de déplacés. Et comme en 2024, l'ombre de l'Iran planait fortement sur les évènements de 2006.
L'histoire semble se répéter. En 2006, un habitant appelait, après plus d'un mois de guerre, « à retrouver une vie normale » tandis que tous espéraient que les deux camps respectent le cessez-le-feu, « ils n'ont pas d'autres issues ». Et l'histoire semble encore se répéter, car de chaque côté de la frontière, chaque camp est aujourd'hui partagé entre joie et scepticisme.
Les accords de 2006 et de 2024
La résolution 1701 de 2006 stipule :
La résolution appelle Israël et le Liban à soutenir un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme fondée sur les principes et éléments suivants : désarmement de tous les groupes armés au Liban, de sorte qu'il n'y ait pas d'armes ou d'autorité dans le pays autre que celle de l'État libanais. Aucune force étrangère au Liban sans le consentement du gouvernement. Respect total par les deux parties de la Ligne bleue et des dispositions de sécurité visant à empêcher la reprise des hostilités, y compris une zone exempte de tout personnel armé, de biens et d'armes autres que ceux des autorités libanaises et de la FINUL entre la Ligne bleue et le fleuve Litani.
Le cessez-le-feu de 2024 stipule :
L'armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer du Liban. Le Hezbollah doit aussi se retirer de la frontière sud avec Israël et remonter au nord du fleuve Litani. Les armes lourdes du Hezbollah devront être retirées de cette zone. L'armée et les forces de sécurité libanaises récupéreront les positions de l'armée israélienne et du Hezbollah. L'armée américaine apportera un soutien technique à l'armée libanaise en collaboration avec l'armée française. Les États-Unis et la France vont rejoindre le mécanisme tripartite créé après la guerre de 2006 regroupant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Israël et le Liban.