L'ACTU.
Les explosions simultanées, les 17 et 18 septembre 2024 à travers le Liban, de bipeurs et talkies-walkies utilisés par des membres du Hezbollah, qui ont fait 32 morts et plusieurs milliers de blessés, rappellent un précédent. Celui, en 1996, de l'assassinat d'un responsable du Hamas par l'explosion de son téléphone portable. Dans les deux cas, Israël n'a pas commenté ces explosions, mais les regards se sont tournés vers ses services extérieurs, le Mossad ou intérieurs, le Shin Beth.
L'ARCHIVE.
Le 5 janvier 1996, la mort du responsable du Hamas Yehia Ayache par l'explosion de son téléphone avait interpellé par son mode opératoire. En effet, ce leader du parti islamiste, connu pour être son artificier en chef, avait été tué par l'explosion de son portable, prétendument piégé par les services secrets israéliens. L'objet lui avait même été remis par un membre de sa famille. Les faits avaient eu lieu à Beit Lahiya, dans la bande de Gaza où Israël disposait encore de positions militaires et civiles.
Comme l'annonçait Daniel Bilalian dans l'archive en tête de cet article, Yehia Ayache était l'un des terroristes du Hamas les plus recherchés par Israël. « Il était considéré comme l'ennemi public numéro un » de l'État hébreu, disait-il, avant de lancer un reportage du correspondant sur place, Charles Enderlin.
Ce dernier ajoutait qu'Ayache était mort « aussi mystérieusement qu'il avait vécu ». Dans les premières heures après la mort du terroriste, les questions furent nombreuses.
Charles Enderlin rappelait que Yehia Ayache était le terroriste responsable des attentats les plus sanglants qu'Israël avait connu à l'époque. En réaction, sa mort provoquera une série d’attentats-suicide anti-israéliens au cours de l'année qui suivra.