En 1988, le président de la république François Mitterrand mène sa quatrième campagne présidentielle. Sa dernière. Les années qui précédent sa candidature, François Mitterrand joue avec le suspense, laissant planer le doute sur sa possible présence aux élections. Pourtant, le 13 octobre 1986, il était catégorique sur sa non candidature : "Je ne suis pas candidat. Je suis Président de la République. Chaque fois que j'ai réfléchi sur cette affaire, vous m'y contraindriez. Tout m'invite à me dire que non je ne serai pas candidat. Je suis Président de la République, j'aurais rempli ma fonction et je ne pousse pas l'ambition jusqu'à vouloir m'y installer à demeure. Donc non je n'ai pas l'intention d'être candidat à la présidence de la République."
Finalement, le 8 mars 1988, face aux micros d'Henri Sannier et de Paul Amar lors du journal de 20H, il déclarait sa candidature à l'élection présidentielle. Un faux suspense que Jacques Chirac dénonçait quelques semaines plus tôt. S'engage alors une campagne éclair d'un mois lors d'une série de meetings monumentaux, animés entre autres par les chanteurs Renaud et Barbara. François Mitterrand n’apparaît alors pas beaucoup, préférant cultiver son image de "père de la nation". Il décide d'annoncer son programme au pays : "La lettre à tous les français". Il dresse ainsi le bilan de son septennat et fixe l'Education Nationale comme une priorité. Alain Juppé fustige le procédé : "C'est la lettre et le néant". Ce procédé marketing sera repris par Nicolas Sarkozy en 2012.
"Oui, je suis candidat à l'élection présidentielle"
François Mitterrand lors du journal de 20H du 8 mars 1988.
Le 28 avril 1988, c'est le point d'orgue de la campagne présidentielle et l'heure du débat télévisé entre François Mitterrand et Jacques Chirac, qualifiés pour le second tour. Lorsque ce dernier rappelle qu'ils sont deux candidats et qu'il l'appellera Monsieur Mitterrand, le président de la république sortant ne tarde pas à répondre : "Mais vous avez tout à fait raison Monsieur le Premier Ministre." Une réponse qui agacera alors Jacques Chirac.
Dix jours plus tard, malgré la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa et la libération des otages au Liban, les intentions de vote pour François Mitterrand restent stables et celui ci est élu président de la république le 8 mai 1988.
"Je continuerai donc d'exercer la mission dont j'ai déjà pu éprouver pendant sept ans la grandeur et le poids.
Francois Mitterrand après sa victoire le 8 mai 1988
A la fin de son septennat en 1995, François Mitterrand verra Jacques Chirac lui succéder.
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