Le 11 février 2022, la ministre australienne de l'Environnement, Sussan Ley, a classé les populations de koalas de l'est de l'Australie dans la catégorie « en danger ». Cette classification devrait permettre le déblocage de fonds pour leur offrir un plus haut niveau de protection en Nouvelle-Galles du Sud, dans le Territoire de la capitale australienne et dans le Queensland.
Selon les défenseurs de la nature, la population de koalas s'est effondrée dans une grande partie de l'est de l'Australie. Les koalas sont passés du statut «de vulnérabilité à celui d'espèce en danger en l'espace d'une décennie. C'est un déclin d'une rapidité choquante», a regretté Stuart Blanch, spécialiste de la conservation à WWF-Australie. Le Comité scientifique pour les espèces menacées, une agence gouvernementale indépendante, a estimé que la population des koalas était passée de 185 000 en 2001 à 92 000 en 2021 dans ces régions. Le nombre de ces marsupiaux a fortement baissé ces dernières années en raison des incendies, des défrichements détruisant leur habitat naturel, de la sécheresse et des maladies. Autant de causes déjà évoquées dès les années 1970.
Des menaces identiques
L’archive en tête d’article, extraite du magazine animalier « Les animaux du monde », décrit déjà très bien ces menaces. Ce 18 février 1975, Michel Tranier, professeur de mammalogie du Muséum d'histoire Naturelle de Paris, est invité pour évoquer les koalas, leur histoire, et leurs habitudes de vie. A l’époque, il souligne déjà que l’espèce a failli disparaître, mais que protégée, elle a été sauvée in extremis.
Le professeur pointe les causes avérées de cette disparition progressive, notamment les défrichements. Ils sont selon lui la principale menace de disparition des koalas, des animaux au régime exclusif. En détruisant les arbres, on supprime l’unique nourriture de cet excellent grimpeur, l’Eucalyptus : « Un animal qui a des habitudes aussi strictes s’habitue mal à des bouleversements pareils. ». Michel Tranier ajoute d’autres périls tout aussi inquiétants tels la chasse « pour sa fourrure longtemps prisée », ou les épidémies. Des maladies propagées notamment par des animaux domestiques, explique-t-il. Pour le chercheur, si les koalas sont fragilisés, c'est finalement à cause d'un unique responsable, « tout ça est venu de l’homme, directement ou indirectement ».
Si rien n'est fait en Australie, notamment en matière de restriction du défrichement, selon la Humane Society International, les koalas de la côte est pourraient disparaître d'ici à 2050.
