Le 6 octobre 1973, en pleine fête juive de Yom Kippour, Israël subissait une attaque simultanée de l’Égypte et de la Syrie dans la péninsule du Sinaï et sur le plateau du Golan. Ces territoires, respectivement égyptien et syrien, étaient occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours, en 1967. Israël fut pris par surprise.
Dans l'archive en tête d'article, les correspondants de l'ORTF au Proche-Orient résumaient les faits connus le jour même et détaillaient la situation pour les habitants. « On craint des raids aériens contre les villes », disait le journaliste André Scemama depuis Israël. Les Égyptiens avaient réussi, expliquait Pierre Serra depuis Le Caire, à planter leur drapeau dans le Sinaï. « La situation diplomatique et politique qui prévaut depuis plus de 6 ans va être complètement renversée ».
Le premier soir des combats, le ministre israélien de la Défense Moshe Dayan, annonçait une future défaite cinglante des agresseurs de son pays. Cette conférence de presse est disponible ci-dessous.
Guerre du Kippour : conférence de presse Moshe Dayan
1973 - 01:15 - vidéo
« Pour la quatrième fois depuis 25 ans, le Moyen-Orient est en feu. Les mêmes pays s'affrontent pour les mêmes raisons », résumait deux jours plus tard un reportage à JT de 13h. Alors que les combats ont débuté, le colonel Kadhafi, leader libyen de l'union arabe, soutient les Égyptiens avec l'argent du pétrole, racontait l'archive ci-dessous.
Guerre du Kippour : Kadhafi et Sadate
1973 - 02:03 - vidéo
La contre-offensive israélienne
Au bout d’une semaine, Israël mène une contre-offensive musclée, pénètre en Syrie et traverse à son tour le canal de Suez en direction de l’Égypte. Grâce à des cartes, le JT de 20h d'octobre 1973 ci-dessous racontait la poursuite des combats dans le Sinaï.
Guerre du Kippour : seconde semaine du conflit
1973 - 06:21 - vidéo
Les troupes israéliennes s’acheminèrent rapidement vers les points stratégiques et, malgré la supériorité numérique de ses adversaires, regagnèrent du terrain sur le plateau de Golan occupé par les Syriens.
L’ONU entre en scène
Le Conseil de sécurité des Nations unies, soutenu par les deux superpuissances et le Royaume-Uni, demanda un cessez-le-feu. Des tractations diplomatiques démarrèrent. Henry Kissinger se rendait à Moscou et rencontrait son homologue Andreï Gromyko pour préparer les termes du traité de paix.
L'archive du 22 octobre 1973 ci-dessous décrivait comment, en pleine Guerre froide entre États-Unis et URSS, le jeu des alliances avait fait des « deux grands les principaux fournisseurs d'armes des belligérants ». Et faisait « craindre le pire ». D'où cette recherche de traité de paix.
La diplomatie à propos de la Guerre du Kippour
1973 - 02:27 - vidéo
Les négociations aboutissent à un cessez-le-feu ratifié par l’ONU le 25 octobre 1973. Le lendemain, Léonid Brejnev se transforme en chantre du pacifisme au congrès mondial de la paix. « Il reste maintenant à savoir si ce cessez-le-feu sera respecté ».
Le 3 novembre, les protagonistes entamèrent les négociations. Malgré cela, 20 000 soldats égyptiens étaient toujours encerclés par les Israéliens et ravitaillés par les casques bleus.
Fin de la guerre
L’accord définitif est signé au « kilomètre 101 », sur la route Suez – Le Caire, le 11 novembre 1973. En 24 ans et trois guerres, c’est le premier document officiel signé lors d’une rencontre arabo-israélienne. L'archive ci-dessous rapportait la signature du traité. « Des images qui resteront dans l’histoire. »
Signature des accords Egypte-Israël
1973 - 02:20 - vidéo
Le 15 novembre commençait la libération des prisonniers de guerre. Des actions larvées continuèrent sans que les responsables soient clairement identifiés. Les Égyptiens menacèrent de stopper l’évacuation des troupes. La situation était encore très tendue au kilomètre 101. Dans l'archive ci-dessous, la rupture égyptienne des négociations était racontée. « Ce climat de ni-guerre ni-paix ne satisfait personne. »
Négociations au Km 101
1973 - 01:32 - vidéo
Bilan du conflit
Au sortir de la guerre, l’Égypte qui était parvenue à infliger des pertes sévères à l’armée israélienne, bénéficiait d’un regain de popularité dans le monde arabe.
Les Palestiniens, restés discrets pendant le conflit, voient dans cette issue positive une opportunité de réclamer un État palestinien indépendant et démocratique. Deux militants palestiniens, Abou Ayyad et Aboul Lotf exposaient ce projet comme le dévoilait l'archive ci-dessous.
Guerre du Kippour et ses conséquences : les Palestiniens
1973 - 02:32 - vidéo
En Israël, l’incapacité des services secrets à anticiper l'attaque provoqua un séisme politique majeur et entraîna notamment la démission du Premier ministre Golda Meir.
Enfin, la guerre de Kippour eut une autre conséquence, internationale cette fois : la crise pétrolière de 1973. Les États arabes, par solidarité, imposèrent un embargo pétrolier aux Occidentaux et provoquèrent une inflation inquiétante du prix de l’or noir.
Cinq ans plus tard, le conflit débouchait sur la normalisation des relations entre Israël et l'Égypte avec la signature des accords de Camp David en 1978. L'Égypte récupérait la péninsule du Sinaï. La frontière entre l'Égypte et Israël était finalement rouverte.
Sur Lumni enseignement
Sur le site de l'INA édité pour les enseignants et leurs élèves, retrouvez en accès libre deux dossiers complets sur l'histoire d'Israël et la situation géopolitique locale :