LA COMMÉMORATION.
Le 11 novembre 1918, l’armistice marquait la fin de la Première Guerre mondiale. Pour honorer la mémoire du 1,4 million de morts, un rite mémoriel avec la tombe du soldat inconnu s'est mis en place dès 1920. Une cérémonie qui s’est politisée au fil des ans comme le montre le montage d'archives en tête d'article.
LES ARCHIVES.
11 novembre 1918. Les Français laissent exploser leur joie. C’est l’armistice. La Première Guerre mondiale prend fin. Mais le coût est immense : 1 million 400 000 Français sont morts dans les tranchées. Pour leur rendre hommage, le Parlement décide en 1920 d’honorer la tombe d’un soldat non identifié. Un jeune poilu doit choisir parmi huit dépouilles celle qui deviendra le symbole du recueillement national, le Soldat inconnu.
Le cercueil retenu est exposé sous l’Arc de Triomphe à partir du 11 novembre 1920. Et la commémoration des morts se transforme vite en rituel républicain. À certaines occasions, l’hommage aux Poilus trouve même une résonance toute particulière, comme à la Libération par exemple. La symbolique du soldat inconnu est renforcée par cette flamme éternelle. Une image dont se sert le général de Gaulle pour célébrer la grandeur de la France lors d’un discours aux Invalides, le 10 novembre 1968.
Célébrer la France victorieuse, et célébrer aussi ses alliés ! Au premier rang desquels, le Royaume-Uni. Les 11 novembre 1988 et 1998, le prince Charles et la reine d’Angleterre seront les invités des présidents Mitterrand et Chirac. Les gestes de recueillement sont toujours les mêmes.
Réconciliation symbolique avec l'Allemagne européenne
Mais en 2007, le président Sarkozy bouscule la tradition. Devant la tombe du Soldat inconnu, il prononce pour la première fois un discours, plaidant pour l'Europe, « un avenir de paix, un avenir de fraternité, entre les nations. Cet avenir, nous lui avons donné un nom, l’Europe, ne l’oublions jamais. » Nicolas Sarkozy concrétise ce discours en 2009. Pour la première fois, il invite un chef de gouvernement allemand à participer aux célébrations du 11 novembre. Temps fort de ce moment historique : l’hymne allemand est joué après La Marseillaise.
En 2011, après la disparition du dernier Poilu, Nicolas Sarkozy propose de rendre hommage, non plus uniquement aux combattants morts pendant la Première Guerre mondiale, mais à tous les soldats morts pour la France. Comme ces 24 soldats tombés en Afghanistan entre 2010 et 2011.