Les fabricants de Ketchup peinent à suivre la forte demande pour les sachets individuels de la sauce, alors que les restaurants, pour faire face à la pandémie, ont massivement adopté livraison et vente à emporter. Ces petits sachets individuels, fournis lors des livraisons, ont en effet, depuis un an, largement remplacé les habituelles bouteilles en verre ou en plastique posées sur les tables, même pour le service en salle où elles sont boudées par des clients qui rechignent à les toucher. Pour faire face à cette demande en hausse, le groupe Heinz dit avoir ajouté plusieurs lignes de fabrication dans ses usines, ce qui devrait permettre d'accroître la production de 25%, pour atteindre 12 milliards de ces sachets par an. Les craintes de pénurie devraient donc être dissipées.
Mais c'est un vrai sujet le ketchup, et pas qu'aux États-Unis ! Comme on le découvre dans la vidéo en tête de cet article, le mot en lui-même n'est pas d'origine américaine. Il est tiré du chinois kôé chiap lequel désignait, voici quatre siècles, une saumure de poisson pourri. Ce sont les marins anglais qui l’ont découverte en 1610, en Malaisie, où de nombreux Chinois avaient trouvé refuge après l’invasion de leur pays par les Mongols. Lorsque cette saumure arriva sur les tables occidentales, sa forte odeur gêna un peu. Alors on lui ajouta différents ingrédients. Du concombre, des champignons, des noix… A force d’essais, la tomate s’imposa comme ingrédient principal.
Une sauce au masculin
Aujourd'hui, la renommée du ketchup est mondiale, et son nom reconnaissable dans des dizaines de langues : il se dit ketsuppi en finnois, keĉapo en espéranto, katashib en arabe ou kechappu en japonais !
En France, un débat anime parfois les discussions : dit-on le ou la ketchup ? Sur les forums du site jeuxvidéo.com, lieu très prisé d'échanges en tous genres, deux pages tentent de répondre à la question. Le Larouse, lui, a tranché : ketchup est un nom masculin, même si c'est une sauce !
Pour aller plus loin :
Dans ce reportage ci-dessous de 1993, à l'occasion d'une reconstitution d'un repas de volailles donné sous Louis XIV, on apprend qu'à cette époque "existait un produit, le ketchop, devenu le ketchup, qui était une sauce tomate très adoucie. Au XVIIe siècle, on utilisait le produit de la macération d'anchois, qui est l'ancêtre du nuoc-mam".