Devant 16,5 millions de téléspectateurs, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont tenu le 3 mai 2017 le traditionnel débat d'entre-deux-tours de la présidentielle. Il sera dit qu'il aura été d'une rare virulence et souvent confus. Tout au long de ces deux heures d'émission, Marine Le Pen se montrera agressive, arborant souvent un sourire ironique aux lèvres, et attaquant dès la première minute du débat son adversaire qu'elle qualifie «d'enfant chéri du système». Ce dernier la fixera la plupart de temps - «Ah bon ? Ah bon ?» feint-il de répondre parfois - , s'exprimant sans note, et assénant que la candidate face à «lui ne propose rien» et «confond tout».
Nous avons résumé ce débat en une quinzaine de minutes. Cette vidéo est visible en tête de cet article.
Tout au long de ces échange, Marine Le Pen reproche à Emmanuel Macron de porter «la mondialisation sauvage», et d'être «le candidat du pouvoir d'acheter». «Ils sont là, dans les campagnes, dans les villes (...) les envahisseurs» : cette formule de Marine Le Pen qui veut dénoncer les critiques de son adversaire à l'encontre de ses électeurs est restée dans les mémoires comme une des plus malheureuses pour la candidate.
Emmanuel Macron, lui, l'accuse de «mensonges», et d'être un «parasite» du «système» qu'elle dénonce et d'être l'héritière d'un clan et du parti de l'extrême droite française.
Dramaturgie
Après sa défaite du second tour, Marine Le Pen reconnaîtra un débat «raté», assumant une «erreur stratégique» dans son attitude et «un temps de préparation (...) insuffisant». C'est le «plus gros échec» de ma carrière politique, a même avoué la dirigeante d'extrême droite au youtubeur Guillaume Pley.
Cinq ans après, les deux candidats se retrouvent mercredi 20 avril pour un nouveau débat d'entre-deux tours. Depuis 1974, ce rendez-vous est devenu un exercice obligé, empreint d'une certaine dramaturgie. En 2002, Jacques Chirac avait refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen.