L'Assemblée nationale, c’est ici qu’on vote les lois pour le peuple. Mais le peuple n'y est pas toujours le bienvenu. En 2013, le jour du vote de la loi pour le mariage pour tous, des militants hostiles au projet se font entendre depuis les galeries de l'Assemblée.
Banderoles, cris, tout cela est pourtant interdit au public de l’Assemblée nationale. Mais dans l’hémicycle, il arrive que des militants, qui se glissent parmi les spectateurs, imposent leur loi. Comme par exemple en 2003, avec les intermittents du spectacle.
Disputes, noms d'oiseaux, altercations. L’intrusion de militants brise le cadre policé de l’Assemblée. Ces images sont d’ailleurs si rares, qu’à chaque fois, elles font l’ouverture du JT, comme le 3 juillet 2002, en ouverture du journal de David Pujadas, sur France 2 : «Alors on va y venir, à noter d’abord, un incident rare mais sans gravité. Un inconnu à réussi à s’approcher de Jean-Pierre Raffarin. Petit moment de panique. Il a été attrapé par les pieds par les huissiers. »
En rappel dans les tribunes
Cela peut paraître fou mais en 2002, un homme avait en effet déjoué la sécurité de l’Assemblée et réussi à s’approcher au plus près du premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Plus de peur que de mal, l’homme voulait juste lui remettre … une coupe sportive. Mais preuve en est, la sécurité n’est jamais infaillible.
En 2009, après avoir pris d’assaut le toit du palais Bourbon, d’autres militants de Greenpeace entrent dans l’Assemblée. Les gendarmes sont sur les dents car à l’intérieur de l’hémicycle, une militante est en train de descendre en rappel dans les tribunes des députés. Le 2 décembre 2009, au journal télévisé de France 3, on apprend ainsi qu' « une banderole est rapidement déployée où on peut lire "Aux actes monsieur le président". A droite, c’est la colère, l’indignation. Ambiance volcanique alors que les Verts encouragent les perturbateurs. » Noël Mamère, député Les Verts de 1997 à 2017 se félicite de cette action : « Vous avez vu le peu de députés présents, et bien grâce à Greenpeace, aujourd’hui, on parle du problème du climat. »
Le lendemain, 3 décembre 2009, la militante descendue en rappel est l’invitée du 13h de France 2. Elise Lucet l'interroge : « On vous a accusé hier d’utiliser des méthodes fascistes et de violer la démocratie. Qu’est-ce que vous répondez à cela ? » Karine Gavand, militante Greenpeace se justifie : « Je crois que bien au contraire, on ne viole pas la démocratie. On a choisi la maison du peuple pour passer un message … on s’est dit : "rentrons dans l’hémicycle, allons prendre la parole auprès des députés". »
La maison du peuple : Un endroit stratégique devant lequel convergent bon nombre de manifestations et qui à chaque fois est largement protégé par les forces de l’ordre. Mais le temps des grandes intrusions semble derrière nous, jusqu’à la prochaine !