11 novembre 1918. Il est 5 h 15 lorsque l'armistice est signé mettant un terme à une boucherie qui débute en 1914 et fait, en quatre ans, plus de huit millions de morts. L'Allemagne capitule : c'en est fini de la Première Guerre mondiale !
Le cessez-le-feu est effectif à 11 heures. Pour parapher cette reddition, les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
Partout en France, en Belgique, les cloches retentissent, les sonneries de clairons résonnent. Quelques mois plus tard, le 28 juin 1919, le traité de Versailles est signé marquant du sceau cet armistice.
Une journée de combats
Sur le front, l'ordre du cessez-le-feu ne parvient que plus tard, et cette journée du 11 novembre est encore bien meurtrière. En Champagne, une brigade américaine perd des hommes dans un combat avec l'ennemi. Dans les Ardennes, un sergent s'écroule à 10h57 touché par une volée d'obus allemands. Il faut dire que si la fin de la guerre est annoncée pour la fin de matinée, personne n'ose y croire.
Pourtant, à 11 heures précises, le clairon sonne. Les hommes sont au garde-à-vous. Ils présentent leurs armes aux Allemands tandis que la Marseillaise résonne. Enfin, dans un seul et même souffle, les soldats crient « Vive la France ». Un cri poussé par des milliers d'hommes. Mais, si l'instant est historique et porteur d'espoir, le reste de la journée est bien triste. Les soldats devant se charger de récupérer les cadavres.
Un jour de commémoration
11 novembre 1920. La France décide de célébrer le courage des hommes non identifiés qui sont morts pour la patrie. La dépouille mortelle d'un soldat, choisi parmi plusieurs autres dans la citadelle de Verdun, est inhumée sous l'Arc de Triomphe : le soldat inconnu.
Trois ans plus tard, une flamme du souvenir vient coiffer la tombe de ce combattant de l'ombre. Depuis cette date, le 11 novembre est un jour férié en France et sa commémoration a été étendue à tous les vétérans de la guerre, aux « poilus » comme on les appelle.
Les deux derniers poilus
2007 - 02:11 - vidéo
En 2000, le pays recensait encore 142 combattants ayant participé au premier conflit mondial. Mais depuis, tous s'en sont allés.
Lazare Ponticelli : le dernier poilu français
Le dernier poilu, Lazare Ponticelli, s'éteint le 12 mars 2008, à 110 ans. Ses obsèques nationales sont célébrées en présence du chef de l’État, Nicolas Sarkozy, à l'église Saint-Louis des Invalides à Paris. En province, une minute de silence est marquée dans chaque préfecture et dans chaque commune devant son Monument aux Morts. La sonnerie du glas résonne dans les églises.
L'écrivain et académicien français Max Gallo prononce l'éloge funèbre du disparu. Quelques années auparavant, Jacques Chirac avait proposé que le dernier des poilus français soit inhumé au côté du « Soldat inconnu ».
Mais Lazare Ponticelli avait décliné cet honneur. Il est donc enterré dans le caveau familial d'Ivry-sur-Seine. Le dernier poilu parti, c'est tout un pan de notre histoire qui disparaît. Heureusement, les témoignages audiovisuels demeurent.
Lazare Ponticelli
2014 - 02:02 - vidéo
Pour aller plus loin :
- Commémoration de l'armistice, le 11 novembre 1938
- 50ème anniversaire du 11 novembre 1918 : l'armistice Inter actualités de 13H00 Témoignages de Poilu recueillis par Jean Amrouche
- Découvrez les entretiens avec Ephraïm Grenadou, un paysan de la Beauce né en 1897 et ancien combattant de la Grande Guerre. (Entretiens audio réalisés par Alain Prévost, 1967)