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L'arrivée des jeux vidéo en France vue par un spécialiste

L'arrivée des jeux vidéo en France vue par un spécialiste

La Paris Games Week fait son retour à Paris. Le jeu vidéo, c’est un marché mondial d'au moins 300 milliards de dollars. On est loin des années 80 quand la télé découvrait avec méfiance ce nouveau divertissement. Bertrand Amar, journaliste spécialisé dans le jeu vidéo, revient sur cette période.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 19.05.2022 - Mis à jour le 02.11.2022
 

« C’est vrai que c’est toute une époque, les années 70, se souvient le journaliste Bertrand Amar. C’est l’arrivée des consoles qu’on appelait Pong qui sont des consoles multi-jeux mais tous les jeux se ressemblaient. En gros, il y avait deux barres et c’était le tennis, le foot, le hockey. »

L'une des premières archives documentant l'arrivée du jeu vidéo, c'est ce reportage du 23 décembre 1977 : « Pour 300 francs environ, le petit écran se transforme en terrain de football ou en court de tennis, les adversaires se renvoyant la balle grâce à une commande manuelle. » En visionnant cette archive de l'INA, Bertrand Amar trouve le « journaliste [de l'époque] plutôt bienveillant. C’est vrai qu’on a beaucoup souffert du traitement par les médias du jeu vidéo mais là, il n’y a pas encore le mal du jeu vidéo qu’on a subi dans les années 80 et 90. »

Exemple en 1983, les jeux vidéo commencent à se démocratiser. Et les journalistes s’interrogent, comme dans ce sujet du 29 avril 1983 : « La mâchoire est crispée, le regard fixe, les gestes saccadés, les symptômes sont clairs, le diagnostic sans appel. Ces enfants sont atteints d’un mal très contemporain : la passion des jeux vidéos. »

Le bénéfice du jeu

« Il est assez édifiant ce reportage, commente Bertrand Amar. Je ne l’avais jamais vu. Le champ lexical du journaliste : le mal, les symptômes. Les plans aussi, les yeux crispés. On voit déjà dans ce reportage tout l’écart entre les médias et le jeu vidéo. »

« Les journalistes, poursuit-il, faisaient partie de cette génération qui ne comprenaient pas, qui avaient peur de voir les enfants s’enfermer dans les jeux vidéo. Peut-être aussi de voir la télé servir à autre chose que diffuser des images. Il y a toujours eu cette idée que pendant qu’on est sur la console, on ne regarde pas la télé. »

Mais d’autres personnes, au contraire, y voient un côté bénéfique pour les jeunes. C'est le cas de Jacqueline Renaud, médecin-psychologue, interviewée le 29 avril 1983 : « Avec le jeu vidéo, ils participent avec passion. Ils ont une compétition, ils veulent gagner, ils veulent se vaincre eux-mêmes. Et à partir du moment où un enfant veut réussir, il y a un dynamisme excellent. » Réaction agréablement surprise de Bertrand Amar à la vue de cette archive : «La psychologue, qui est quand même d’un certain âge à cette époque et qui découvre le jeu vidéo, a un regard très bienveillant. Elle comprend que finalement, ça aide les enfants à se dépasser, à se fixer des objectifs. Et pourtant, les médias, eux, ne le voient pas. »

40 ans plus tard, l’image des jeux vidéo à la télé a bien changé selon Bertrand Amar : «Aujourd’hui, le traitement qui est fait du jeu vidéo par les médias, je le trouve très juste. On voit bien aujourd’hui quand il y a une compétition, les médias viennent, saluent la ferveur populaire. Donc on a un traitement bienveillant et juste. Les journalistes n’ont plus les idées préconçues qu’ils avaient à l’époque.»

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