L'ACTU.
Les condamnations internationales ont été nombreuses après des violences mercredi 5 avril dans la mosquée Al-Aqsa située sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem, où la police israélienne est intervenue pour déloger des fidèles palestiniens.
Troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous le nom de «Mont du Temple», l'esplanade des mosquées est située dans la vieille ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé et annexé par Israël. En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur le site à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y ont subrepticement prié, un geste dénoncé comme une «provocation» par les Palestiniens et des pays arabes.
L'ARCHIVE.
Le lieu est le théâtre de discordes depuis des siècles entre juifs et musulmans. L'archive en tête de cet article en est une illustration. Car pour les musulmans, l'esplanade, appelée Al-Haram al-Charif ou Al-Aqsa, abrite le Dôme du rocher et la mosquée Al-Aqsa, le sanctuaire où, selon la tradition musulmane, le prophète Mahomet s'est rendu. Le Dôme du rocher se dresse sur la pierre d'où il serait monté aux cieux sur sa jument ailée.
La construction de l'esplanade a débuté au VIIe siècle, après la prise de Jérusalem par le calife Omar. Elle est bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 et dont le plus important vestige connu, le Mur des lamentations, est situé juste en contrebas. Appelée par les juifs Har HaBayit («Mont du Temple»), l'esplanade est le site le plus sacré du judaïsme. La parole de Shlomo Aviner, rabbin orthodoxe et directeur d'une école rabbinique, a assez rarement été entendue de la sorte à la télévision française : «C'est vraiment un scandale que notre temple ait été détruit et qu'on ait profité de notre absence pour construire une mosquée. Nous ne sommes pas contre les mosquées, mais quand même, la construire précisément à l'endroit du Temple, c'est quelque chose d'inhumain».
Le dernier mot de cette archive revient aux musulmans qui affirment qu'il n'y a aucune trace du Temple juif sur l'esplanade. «C'est un lieu saint purement musulman», dit l'un d'eux.
Le 28 septembre 2000, la visite sur l'esplanade d'Ariel Sharon, alors leader de l'opposition de droite israélienne, avait été perçue comme une provocation par les Palestiniens. Le lendemain, des heurts sanglants ont opposé Palestiniens et policiers israélien, marquant le début de la seconde Intifada, le soulèvement palestinien contre l'occupation israélienne.