En 2009, dans le cadre d'un rassemblement de l'UMP (ex-LR) à Seignosse dans les Landes, l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a tenu des propos ambigus aux côtés d'un jeune militant né de père algérien. «Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes», a dit l'ancien ministre, selon les images diffusées à l'époque sur le site du Monde.
Pour le politologue Pascal Perrineau, qui analyse aujourd'hui pour nous la portée de ces propos, «c’est là où on s’aperçoit que cette question de l’immigration, est une question extrêmement compliquée parce qu’on peut, et au fond Brice Hortefeux le fait, déraper.» Il poursuit : «Donc bien sûr, il y a un terrain de plaisanteries tout à fait à la française comme on dit. Mais il y a plaisanterie et plaisanterie.» Avant de préciser : «Là on le voit bien, la plaisanterie dérape en une remarque xénophobe.»
Pour le politologue, la période, à l'époque en 2009, est à «l'avachissement du discours politique», où le débat «a tendance à dégénérer». «On joue sur des ressorts sur lesquels il faut être très attentifs, qui sont des ressorts de la xénophobie, de la haine de l’autre, parce qu’il est autre.», poursuit-il.
Le politologue va plus loin : «Il y a aussi une droite qui sent la concurrence du FN et qui parfois considère que le plus efficace parfois c’est de parler comme le modèle, que devient le FN. Et donc de ne pas éviter des dérapages de type racistes.» Car selon lui, «quand des dérapages touchent des hommes et femmes au plus haut niveau de responsabilité, c’est tout à fait préoccupant.»