« C’était une belle ville, maintenant regardez, on est envahi par des étrangers… » Les étrangers trop nombreux en France : c’est l'idée souvent émise dans le pays. Mais qu’en est-il vraiment ? Un étranger, selon l’Insee, est toute personne qui n’a pas la nationalité française et qui réside en France. Ainsi, selon l'Insee, il est clair que la part de la population étrangère en France a augmenté entre 1911 et 2021, passant de 3 à 7,7% de la population française.
Cette évolution s’explique notamment par les vagues migratoires qui ont traversé la France depuis le début du XXe siècle. La première, c’était entre 1911 et 1931. La part des étrangers était alors multipliée par deux. La France avait besoin de bras après la Première Guerre mondiale et dans le même temps Espagnols, Portugais et Italiens quittaient la misère de leur pays. Parfois, au péril de leur vie, comme le racontaient les archives. En 1946 : « Chaque jour des groupes s’enfoncent vers la montagne, ils émigrent. Ils vont chercher en France une vie plus compatible avec leurs goûts et leurs aspirations. »
La Grande dépression des années 1930, mais aussi la Seconde Guerre mondiale avaient ensuite ralenti l’immigration et même provoqué des départs de France. Si bien qu’en 1954, la population étrangère était retombée à 4,1%. Elle repartait à la hausse pendant et après la guerre d’Algérie. En 1962, 350 000 Algériens arrivaient en France. Et la cohabitation était parfois un peu difficile. Exemple dans ce quartier HLM à Lyon en 1970 : « Si au lieu d’être la majorité, ils étaient la minorité, cet antagonisme disparaîtrait de même qu’ici ces gens-là, si au lieu d’être tous groupés ensemble, étaient répartis au milieu de familles de chez nous, ils seraient acceptés ».
L'immigration en France, un phénomène relatif
En 1982, la part des étrangers atteignait près de 7% de la population française. Elle repartait ensuite à la baisse jusqu’à la fin des années 90, suite à une vague de retours au pays d’origine et de naturalisations. Mais à partir des années 2000, le contexte géopolitique autour du bassin méditerranéen conduisait à une nouvelle arrivée d’étrangers. Et de nouveau, les journalistes tendaient le micro au Français : « Nous, on voit nos enfants qui ont des difficultés pour le logement, pour le travail et on leur donne tout, pour l’instant, et c’est nous qui payons. »
C’est un fait, la France est depuis plus d’un siècle une terre d’immigration, soumise à de nombreuses vagues migratoires. Mais en matière d’accueil des étrangers, le pays reste encore loin de certaines nations européennes. Selon l’Insee, c’est au Luxembourg, à Malte et à Chypre que la part des étrangers dans la population totale est la plus élevée. La France arrive seulement à la 16e place.