L'ACTU.
Le parti du Hamas ou «Mouvement de résistance islamique» a été fondé à Gaza en décembre 1987 lors de la première Intifada, le soulèvement palestinien contre l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Cette création émane de membres des Frères musulmans, une organisation islamique d'origine égyptienne.
Comme bras politique des Frères musulmans en Palestine, le Hamas a pour objectif la destruction d'Israël, le rétablissement des frontières palestiniennes de 1947 et la mise en place d'un pouvoir islamique. Sa charte affirme que « la terre de Palestine est une terre islamique ». Depuis 2017, le parti accepte néanmoins un État palestinien limité aux frontières de 1967.
Depuis sa victoire aux élections législatives de 2006, le Hamas gouverne au sein de la bande de Gaza, une enclave de quelques dizaines de kilomètres de long et peuplée de plus de deux millions d'habitants. Depuis cette prise de pouvoir, l'Autorité palestinienne a été chassée de Gaza et le Hamas a régulièrement procédé à des tirs de roquettes vers Israël ou des tentatives d'incursion, comme en 2018.
L'organisation est considérée comme terroriste par Israël, l'Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et le Japon.
L'ARCHIVE.
Dans l'archive en tête de cet article, nous sommes en 1990 et le Hamas, encore très jeune, met en scène une « démonstration de force » face à une équipe de journalistes français envoyés par la chaîne La 5. Dans son lancement, le journaliste Guillaume Durant évoque ces « extrémistes palestiniens de la bande de Gaza qui manifestent de plus en plus leur proximité avec un islam qui semble déborder l'OLP », l'Organisation de libération de la Palestine, l'instance représentative emmenée par Yasser Arafat.
Les images montrent ensuite de jeunes garçons qui rêvent, nous dit-on, de devenir « des combattants de l'Islam, puisant leur force dans le Coran » pour rejoindre « un parti en plein essor, Hamas ». L'un d'entre eux affirme avoir mené l'intifada, la guerre des pierres, et être prêt à éliminer les collaborateurs, sous-entendu les Palestiniens qui ne rejoindraient pas le parti ou ne résisteraient pas à l'occupation israélienne. « Tous les Juifs et tous les colons juifs doivent mourir (...) », dit un autre.
Selon le journaliste sur place, ces hommes avaient à l'époque réussi à « prendre » la rue. Devant les caméras françaises, des dizaines de combattants se réunissaient, hache à la main, dans un camp palestinien et scandaient des chants appelant à la mort des Juifs. En 1990, l'armée israélienne occupait toujours la bande de Gaza. Cette démonstration de force se faisait « au nez et à la barbe des soldats israéliens ». La population, elle, était tout à la fois terrorisée, complice ou respectueuse. Selon le journaliste, en une soirée, le jeune parti Hamas était parvenu à faire de nouveaux émules avec un discours extrémiste, qui n'a pas changé depuis.