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L’or en Guyane : une pépite convoitée et polluante

L’or en Guyane : une pépite convoitée et polluante

 La lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane a été au cœur de la visite d'Emmanuel Macron en mars 2024. Les premières alertes écologiques des méthodes clandestines d'extraction remontent aux années 80.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.03.2024 - Mis à jour le 29.03.2024
L'or pollueur en Guyane - 2018 - 03:11 - vidéo
 

L'ACTU.

Quatre cents sites illégaux, 7200 chercheurs d'or clandestins, sept à huit tonnes extraites illégalement : l'état des lieux fait à l'occasion du bilan 2023 de la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane est vertigineux. La lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane a été au cœur de la visite d'Emmanuel Macron sur place du 25 au 27 mars 2024. Depuis quatre décennies, la collectivité souffre de ce fléau, avec des conséquences sur l'environnement et la santé des populations exposées au mercure, employé pour obtenir les paillettes d'or.

LES ARCHIVES.

Car l’or de Guyane fait en effet rêver. Depuis la fin du 19e siècle, c’est la course à la pépite dans cette région française d’Outre-mer. Une pépite qui brille mais qui pollue donc.

La méthode ancestrale pour séparer l’or du minerai est l’utilisation du mercure. Une technique polluante utilisée pendant des décennies. C’est à la fin des années 80 que quelques voix s’élèvent. Le mercure est censé rester en circuit fermé. Mais dans les années 90, avec l’explosion du cours de l’or, les exploitations illégales se multiplient. Et la notion d’environnement est vraiment secondaire pour ces orpailleurs clandestins.

En 2005, des études scientifiques sont réalisées auprès des populations bordants les fleuves : toute la population est touchée par cette pollution à grande échelle.

Les années passent et les orpailleurs clandestins continuent de travailler avec le mercure. Les exploitations légales, elles, changent leur méthode. Et la solution alternative, censée être “propre”, est le cyanure ! Une méthode plus coûteuse mais qui permet des plus gros rendements sur des grandes exploitations. En Guyane, cette méthode d’extraction était en test à la fin des années 80.

C’est cette technique d’extraction au cyanure, avec les eaux usées conservées en cuve, qui sera employée pour le projet de la montagne d’or en Guyane, une gigantesque mine d’or à ciel ouvert. Le projet ne verra finalement pas le jour.

Malgré des moyens militaires considérables mis en place dès 2008, la France n'a pas réussi à éradiquer cette ruée vers l'or venue des voisins brésilien et surinamais. L'ouest du département, frontalier avec le Suriname, est le plus touché : la région concentre 80% des sites illégaux contre 20% dans l'est. Une dizaine de tonnes de mercure par an est toujours déversée dans la nature.

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