L'acteur et chanteur Guy Marchand, célèbre pour son rôle du détective Nestor Burma à la télévision, est mort le 15 décembre 2023 à l'âge de 86 ans. Guy Marchand avait incarné ce personnage de détective parisien créé par le romancier Léo Malet, dans une série sur France 2 de 1991 à 2003. Le comédien avait tout pour réussir dans ce rôle d'enquêteur privé au contact des gens modestes de Paris : natif de la capitale, il avait grandi dans le quartier populaire de Belleville.
Né à Belleville est d'ailleurs le titre de son dernier album en 2020. Car le comédien était également chanteur. Sa voix grave l'avait d'abord en effet porté vers la chanson, lui qui avait joué de la clarinette dans les clubs de Saint-Germain-des-Prés à la belle époque de l'après-guerre. Son grand tube est La Passionata en 1965.
Guy Marchand chante “La passionata”
1965 - 02:51 - vidéo
C'est dans le cinéma qu'il va finalement percer, en jouant des rôles secondaires sous l'oeil de grands réalisateurs.
À son palmarès, il compte plusieurs nominations au César du meilleur second rôle. Il obtient cette récompense une fois, en 1982, lorsqu'il joue l'un des policiers de Garde à vue de Claude Miller, où Lino Ventura tient le rôle principal.
Pour les téléspectateurs, il est toutefois indissociable de son rôle de Nestor Burma, enquêteur au chapeau sombre et à la cravate dénouée. «Nestor Burma, c'est moi, le courage en plus. Je suis beaucoup plus timoré que lui dans la vie», expliquait-il en 2000. Léo Malet lui-même lui avait confié : «Toi, tu es mon Nestor Burma».
Dans l'archive en tête de cet article, on le retrouve en 1987 lors du JT d'Antenne 2. Il est interrogé sur son rapport à sa carrière, «qu'est-ce qui fait que vous êtes devenu une vraie vedette alors qu'avant vous étiez la star des seconds rôles ?». Lui avoue ne pas avoir d'estime de lui-même, avoir toujours été un attardé. «Je ne vieillis pas parce que je n'ai jamais été jeune, je jouais de la clarinette jeune, je gagnais de l'argent de poche à 12, 13 ans», explique-t-il.
Puis, il a ces mots qui le dévoilent un peu plus : «Ce métier, je le fais sérieusement, il ne faut pas croire la désinvolture que j'affiche comme ça fait que je ne respecte pas le métier, j'apprends mon texte, et j'arrive à l'heure». Il poursuivait ne savoir faire que cela, même si son père lui avait confié une clarinette lui intimant l'ordre d'apprendre à en jouer et aussi de savoir boxer. Car comme cela, selon ce que son père lui disait, «tout nu, tu pourras toujours faire quelque chose».