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Portrait de Georges Mandel, homme politique de la IIIe République et Résistant

Portrait de Georges Mandel, homme politique de la IIIe République et Résistant

Ce dimanche, un hommage est rendu à Georges Mandel qui fut assassiné le 7 juillet 1944 en forêt de Fontainebleau. Député-maire de Soulac (Gironde), ministre de Clémenceau et de Daladier, il fut un résistant de la première heure, avant d'être arrêté par Vichy et assassiné.

Par Florence Dartois - Publié le 05.07.2024
Georges Mandel pendant la guerre - 1967 - 00:00 - vidéo
 

L'ANNIVERSAIRE.

Le 7 juillet 1944, Georges Mandel était assassiné en forêt de Fontainebleau. Sans doute en représailles de la mort du milicien Philippe Henriot. L'assassinat a été attribué à la milice, mais, selon certains historiens, il aurait pu être commandité par Adolf Hitler lui-même. Car Georges Mandel était un homme d'influence.

Ancien journaliste, il entre dans le gouvernement Georges Clémenceau en 1934 comme ministre des PTT, puis dans celui d’Édouard Daladier (président du Conseil), il devient ministre des Colonies. Mais tout s'accélère le 18 mai 1940, après le début de l'invasion allemande.

Le président Paul Reynaud fait appel au maréchal Pétain pour qu'il remanie le gouvernement. Georges Mandel devient ministre de l'Intérieur. Le gouvernement provisoire s'installe à Bordeaux. Là, deux camps s'opposent : les partisans de la résistance, réunis autour de Georges Mandel et ceux prônant l'armistice, autour du maréchal Pétain.

Lorsque Pétain annonce la capitulation de la France, Georges Mandel la refuse et le gouvernement de Paul Reynaud démissionne. Philippe Pétain forme son gouvernement et signe l'armistice le 22 juin 1940.

Georges Mandel est immédiatement arrêté puis relâché. Il demande une lettre d'excuse au vieux maréchal. Sans suite, on l'imagine. Au contraire, Georges Mandel va être une nouvelle fois arrêté. C'est dans la prison du Pourtalet, en Béarn, que les Allemands vont venir le chercher pour l'envoyer à Buchenwald sur ordre.

Georges Mandel va être ramené en France et incarcéré à la prison de la Santé. On connait la suite, il sera assassiné, le 7 juillet 1944, en forêt de Fontainebleau.

LES ARCHIVES.

Les archives disponibles dans cet article reviennent à travers des témoignages, des images et photos d'époque sur son parcours jusqu'à sa fin tragique. Celle en tête d'article a été diffusée dans l'émission « Clio et les siens : les livres et l'histoire » en avril 1967. Georges Wormser (1888-1978), qui fut chef de cabinet de Georges Clemenceau et auteur d'une biographie de celui-ci et qui connut bien Georges Mandel évoque cette période de guerre qui poussa le ministre à refuser de collaborer.

Évocation de son parcours politique

Dans l'archive ci-dessous, toujours extraite de la même émission, Georges Wormser revient sur quelques points forts de la carrière politique de Georges Mandel : ses débuts de journaliste, sa rencontre avec Georges Clémenceau, son mentor, dont il devint le collaborateur. Il aborde aussi son intelligence supérieure, c'était « le parlementaire mieux informé de France » précise-t-il, puis son entrée au gouvernement en 1934 comme ministre des PTT.

Ensuite, Marcel Pellenc (1897-1972), un autre homme politique, raconte comment il réforma les PTT pour qu'ils soient davantage « au service du public ». Il explique pourquoi il souhaitait tout superviser. Un autre contemporain à l'identité inconnue évoque la radiodiffusion de l'époque.

La description de son parcours s'achève par son poste de ministre de Colonies sous Édouard Daladier.

Georges Mandel par Georges Wormser
1967 - 00:00 - vidéo

Une carrière politique en demi-teinte

Toujours dans la même émission, François Goguel (1909-1999), secrétaire général du Sénat, le journaliste Georges Altschuler (1906-1983) et Alain Duhamel, également journaliste s'entretiennent avec Georges Wormser de la carrière politique de Georges Mandel, un grand ministre à la formation de parlementaire.

On apprend qu'il fut un ministre éclairé et insolite qui ne fit peut-être pas la carrière qu'il méritait, passant complètement à côté des problèmes sociaux. En revanche, il sut évoluer dans ses opinions, pour travailler avec Léon Blum, par exemple, pendant le Front populaire et surtout, s'opposer fermement à Vichy.

Il est décrit à la fois comme un homme mêlant naïveté, fermeté et idéalisme.

La carrière politique de Georges Mandel
1967 - 00:00 - vidéo

« Georges Mandel, c'est un homme politique qui, dès 1933, prend conscience du danger allemand et a essayé, avec fermeté et persévérance, de défendre son point de vue, jusqu'à la  défaite de la France... » (Alain Duhamel)

Récit de la première émission officielle de télévision en avril 1935

C'est sous son ministère qu'eut lieu le premier essai de télévision. Dans l'émission « En direct », en 1961, Jean Thévenot racontait comment Georges Mandel, ministre des PTT, s'était passionné pour la télévision et le rôle déterminant qu'il avait joué dans l'élaboration de ce média.

Béatrice Bretty, l'actrice qui collabora à la première émission de télédiffusion commanditée par Georges Mandel le 26 avril 1935, raconte cette expérience et comment elle avait été incommodée par la chaleur des projecteurs, véritable « aperçu de l'enfer », selon elle. Des photos de ce premier essai illustrent le récit de Jean Thévenot.

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