L'ACTU.
L'actrice américaine Gena Rowlands, connue notamment pour son rôle dans le film Une femme sous influence, est morte mercredi 14 août à l'âge de 94 ans. Selon son fils Nick Cassavetes, elle souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis cinq ans. L'actrice a souvent collaboré avec John Cassavetes, son époux, notamment dans Opening Night et Gloria, pour lequel elle a reçu l'Oscar de la meilleure actrice en 1981.
Après le décès de son mari John Cassavetes survenu en 1989, elle a joué dans des films de Jim Jarmusch (Night on Earth) ou Woody Allen (Une autre femme) mais également dans ceux réalisés par son fils Nick Cassavetes, dont N'oublie jamais, en 2004.
Mais sa notoriété a explosé avec son rôle d'une femme délaissée, dépressive et alcoolique qui sombre dans des crises de démence, dans le film Une femme sous influence. Elle y joue aux côtés de Peter Falk (le héros de la série télévisée L'inspecteur Columbo), sous la direction de son époux. En 1976, de passage en France, le réalisateur et ses deux acteurs évoquaient leur travail en commun. Une archive disponible en tête d'article.
L'ARCHIVE.
Nous sommes le 4 avril 1976 sur le plateau de l'émission « Les rendez-vous du dimanche ». Michel Drucker reçoit John Cassavetes et son duo d'acteurs. Après avoir évoqué son passage du métier d'acteur à celui de réalisateur, le cinéaste aborde le thème du film : une certaine folie propre aux femmes et peu compréhensible, ni par la gent féminine ni par les hommes, qu'il décrit ainsi : « c'est la tentative de deux personnes de se bagarrer dans une guerre d'amour (...) C'est une lutte jusqu'à la mort ou la survie de l'amour. »
Michel Drucker donne ensuite la parole à Gena Rowlands, notamment sur la difficulté à jouer avec son mari. L'actrice explique que pour ce film, tout a été simple, ce qui n'avait pas été le cas avec leur film précédent que la traductrice traduit par Visages (il s'agit de Faces, sorti en 1968). Ce film avait été, selon elle, « un désastre » dont elle prenait l'entière responsabilité, ajoutant « je le connaissais comme un mari et pas avec les yeux critiques d'un réalisateur. Ce premier film bizarre a été difficile, mais "Une femme sous influence" a été une des expériences les plus remarquables de ma vie », conclut-elle.
Ce rôle lui valu d'ailleurs l'Oscar de la meilleure actrice en 1975. En 2015, elle reçut deux prix pour l'ensemble de sa carrière : un prix spécial du Los Angeles Film Critics Association et un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.