Un projet de référendum sur le bien-être des animaux avait été lancé le 2 juillet 2020 par de nombreuses personnalités, dont des chefs d'entreprise et le journaliste de France 2 Hugo Clément. Le but, améliorer les conditions de vie des animaux en France, en interdisant notamment l'élevage intensif, régulièrement pointé du doigt. Retour en archives sur les premières dénonciations de cette pratique, dès la fin des années 60.
Fin des années 60, la France découvre l’élevage intensif à la télévision. Une pratique industrielle apparue à la fin de la Seconde Guerre mondiale où l’animal devient une machine de production.
Volailles élevées en batterie, porcs et bovins entassés et engraissés sur de petites surfaces… face à cette réalité certains journalistes s’interrogent : "Est-ce que finalement il n’y a pas un risque pour le consommateur avec cette industrialisation de la distribution de la production ?" A cette époque, quelques voix s’élèvent aussi contre la pollution issue des élevages intensifs.
En 1972, par exemple, dans un village normand, une porcherie industrielle mettait en colère les habitants. Le mauvais traitement des déjections de porcs polluait l’eau de la rivière.
Aujourd’hui encore, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture affirme que l’élevage intensif est l’une des causes principales des problèmes environnementaux.
Face aux dérives de certains élevages industriels, les premières réglementations européennes sont adoptées dès 1976. Principalement sur les conditions de détention des animaux de production. Le président Valéry Giscard d’Estaing prenait aussi la parole : "Nous avons des pratiques qui ne sont pas admissibles pour ce qui est de certaines techniques d’abattage des animaux. Nous avons pris des textes mais je vous indique que je compte en faire vérifier prochainement, et dans le détail, l’application." La législation continuera ensuite de se renforcer mais l’élevage industriel sera toujours dénoncé.
En 1982, dans son livre, le médecin Jean-Claude Nouet parlait même d’un "grand massacre" : "C’est une industrie où on ne parle plus d'animaux, mais seulement de bilan, d’investissement et il faut bien dire que l’animal n’est considéré que comme une chose. C’est une machine à pondre ou une machine à faire de la viande et finalement une machine à crever. "
L’élevage intensif fait encore aujourd’hui partie des pratiques agricoles régulièrement dénoncées, par l’association L214 notamment. Selon elle, en France, 80% des animaux sont encore confinés dans des élevages intensifs.