L'ACTU.
Emmanuel Macron veut réindustrialiser la France, et cela devrait passer par le développement de l'industrie verte. Il l'a annoncé dans sa feuille de route des 100 jours. Ce sera une priorité. Une promesse réitérée par Elisabeth Borne dans son « Plan Climat » dont elle a présenté les grandes lignes le 22 mai 2023.
LES ARCHIVES.
Dans les années 50, au sortir de la guerre, l'industrie française en plein boum ne se préoccupait pas des questions environnementales. À l'époque, il fallait reconstruire le pays et l'industrie était le pilier de cette reconstruction. Le montage d'archives en tête d'article part de cette époque et montre comment, au fil des décennies, la France s'est peu à peu désindustrialisée.
En 1957, l’industrie française est florissante et elle s’exporte. C’est l’époque des grands travaux. Comme le Pont de Tancarville en Normandie.
La réindustrialisation est fièrement portée par le général de Gaulle, comme le montre son discours de 1959 face aux ouvriers qui ont construit la mythique Caravelle. L’heure est à l’éloquence et à la fierté : « il sort de chez vous en exemplaires de plus en plus nombreux, la rapide, la sûre, la douce caravelle. Qui s’en va par le ciel, bientôt dans tous les pays du monde pour représenter la France (...) Vous avez de la chance, moi aussi de constater, à mon tour, sur place, ce que la Nation sait faire quand elle s’en donne la peine. Ici c’est le cas. »
Près de dix ans plus tard, l’industrie française produira une autre fierté aéronautique, le Concorde. L’un des premiers avions supersoniques civils au monde. En 1968, portes ouvertes à Toulouse pour venir voir le Concorde ! La télévision publique relaye l’événement.
Les années 50 et 60 sont l’âge d’or de l’industrie française, mais les années 70 avec les crises pétrolière et économique arrivent … et le ton change. L’industrie du textile, la sidérurgie, les charbonnages, la construction navale sont les premières victimes collatérales de la crise qui va durer et s’étendre.
Crise et désinsdustrialisation
En 1979, le JT de TF1 couvrait la fermeture des hauts fourneaux de Longwy, le journaliste avait presque des trémolos dans la voix, son ton en disant long sur l’état d’esprit général : « C’est le cœur serré que les sidérurgistes de Longwy ont vécu l’extinction définitive de ces deux hauts fourneaux (…) L’un des fleurons de l’industrie lorraine occupait, il y a encore cinq ans, 3700 personnes, ils ne sont plus, désormais, et provisoirement, que 400. »
Les fermetures de sites industriels vont se succéder, parfois des leaders mondiaux comme le groupe Michelin en 1984 ou le textile, avec le départ de Lee Cooper, dans la Somme, en 1988. La délocalisation fait désormais quotidiennement la une des journaux télévisés : « se pose le problème de l’industrie textile dont les unités de productions fuient la Picardie et la France pour se concentrer dans les pays du Maghreb ou d’Asie. On dit que pour le salaire horaire d’un Français on peut s’offrir 25 Chinois », déplore un journaliste le jour de l’annonce.
Les années 70 ont marqué le début de la désindustrialisation française. D’après les chiffres de l’Insee, plus de 2 millions d’emplois dans l’industrie ont été perdus en France depuis ces années-là.
Les enjeux de la réindustrialisation française
