L'ACTU.
Le déficit public de la France devrait atteindre les 6 % du PIB en 2024. Dans son discours de politique générale mardi 1er octobre, le Premier ministre Michel Barnier a donc fait part de sa volonté de le ramener à 5 % en 2025, puis de « revenir sous le plafond de 3 % en 2029 dans le respect de nos engagements européens ».
Que vaut ce seuil de 3 %, imposé par l'Union européenne et régulièrement mentionné ? D'où vient-il et a-t-il un sens économique ? En 2019, France 2 faisait le point.
L'ARCHIVE.
« Faut-il brûler la règle des 3 % ? » En 2019, dans une interview à The Economist, le président Emmanuel Macron avait affirmé qu'elle appartenait à un autre siècle, le XXe siècle. À cette occasion, France 2 proposait un décryptage de ses origines et interviewait son inventeur, français, l'économiste Guy Abeille.
Cette archive, disponible en tête d'article, remontait à 1981 et l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Il avait voulu, vulgarisait la journaliste, « empêcher ses ministres de trop dépenser ». Puis l'idée, qui avait plu « en Europe », était inscrite dans le traité de Maastricht.
Sauf qu'en réalité, cette règle « a été choisie à la va vite dans un bureau de Bercy ». En 2010 dans La Tribune, l'ex-conseiller au ministère des Finances Guy Abeille révélait l'origine de cette règle des 3 %. Et résumait dans notre archive : « On ne peut pas parler de raisonnement économique. Rapporter quoi que ce soit d'économique au produit intérieur brut, c'est une facilité intellectuelle à laquelle tout le monde succombe ».
Conserver un déficit en dessous des 3 % du PIB n'a donc pas d'origine pleinement scientifique. Cela n’empêchait pas d'imaginer un moyen de contrôler les dépenses publiques, selon les experts interrogés dans l'archive, en étant « plus flexible » ou encore en distinguant « les mauvaises dépenses de celles qui semblent plus vertueuses ».