Arrivé au pouvoir en l’an 2000. Vladimir Poutine a côtoyé 4 présidents français. Des relations diplomatiques qui commencent avec le plus russophile de tous, Jacques Chirac. Avec ce dernier, Vladimir Poutine s'oppose, en 2003, à l’intervention américaine en Irak. Une position commune qui rapproche les deux hommes, comme le résume ce reportage du journal télévisé, le 10 février 2003 : « Pour tenter d’éviter une guerre en Irak, la nouvelle Russie de Vladimir Poutine n’a pas hésité à rejoindre la France et l’Allemagne, la vieille Europe, stigmatisée par les Américains.» Ils se respectent et se décorent : la légion d’honneur pour Vladimir Poutine en 2006. En 2008, le prix d'État pour Jacques Chirac, la plus haute distinction russe remise par Dimitri Medvedev. Vladimir Poutine sera aussi le seul chef d’une grande puissance aux obsèques de l'ancien président français, en 2019.
Après Jacques Chirac, c’est Nicolas Sarkozy qui rencontre, au G8, Vladimir Poutine. Un ton direct et complice entre les deux hommes face aux caméras, sauf qu’en coulisses, Vladimir Poutine aurait fait comprendre à Nicolas Sarkozy qu’il ne voulait pas parler des sujets qui fâchent comme la Tchétchénie, ou l’assassinat de la journaliste Anna Politovskaïa. Des débuts difficiles qui s'améliorent ensuite, allant jusqu’au tutoiement lors de cette rencontre privée, le 14 novembre 2012. Nicolas Sarkozy n’est alors plus président : « “Tu sais que j’ai toujours pensé que la Russie était le partenaire naturel de l’Europe et qu’au fond nous appartenons au même continent et que nous avons tant de choses à faire ensemble. Tu as bien voulu rappeler les moments amicaux et les moments plus difficiles que nous avons vécus. »
En 2012, changement d’interlocuteur, François Hollande, arrive au pouvoir. Les guerres en Syrie et en Crimée vont diviser les deux hommes. Entre eux, la relation est glaciale.
En 2017, c’est l’élection d’Emmanuel Macron et le réchauffement des relations avec Vladimir Poutine, qui est reçu en grande pompe au château de Versailles, puis en 2019 au fort de Brégançon. Il est un hôte récurrent du président français, et un interlocuteur régulier. Les deux hommes se parlent souvent au téléphone, ce qui n'empêche pas Emmanuel Macron d'afficher sa fermeté, une posture résumée par ces mots du président français, rapportés par le journal télévisé du 23 mai 2018 : « Nous ne devions jamais nous montrer faibles face au président Poutine. Quand vous êtes faible, il s’en sert. »
Une relation ferme entre les deux hommes, qui n’empêche pas, selon l’Elysée, un contact encore privilégié, en pleine guerre entre la Russie et l’Ukraine.