L'ACTU.
À l'occasion de la 9e Coupe du monde de football féminin qui se déroule du 20 juillet au 20 août 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande, nous revenons en archives sur le début de l'engouement des Français pour ce sport, au milieu des années 2010.
L'ARCHIVE.
Le 27 juin 2014, à l'occasion de la Coupe du monde de football (masculin) au Brésil, France 3, consacrait un reportage à l'essor du football féminin en France.
Le sujet débutait par une séance d'entraînement de jeunes filles d'un club d'Issy-les-Moulineaux. « Il y a deux ans [en 2012, NDLR], l’école de football comptait une quinzaine de filles seulement, elles sont aujourd’hui 85 », commentait le journaliste. Leur entraîneur, Bruno Pennequin, ne tarissait pas d'éloges sur ses jeunes joueuses et appréciait le changement de mentalités qui permettait aux filles et aux femmes de s'approprier ce sport, longtemps réservé aux garçons et aux hommes : « Enfin les parents acceptent qu'une jeune fille puisse faire du foot ! Une fille ne porte pas forcément des jupes, elle peut être très féminine, très coquette, et aussi porter des crampons. Dans la cour de récré, la petite fille de 6, 7 ans, trouve sa place parmi ses copains. Avant, on la laissait jouer à l’élastique, à la corde à sauter, maintenant une fille qui joue au football est réclamée par les garçons à la cour de récré ! »
Clichés et préjugés
Vaincre les clichés qui cantonnent la pratique du football au sexe masculin, c'est ce qu'avait dû entreprendre la joueuse professionnelle du PSG, Jessica Houara, interviewée dans la suite du reportage : « J’ai fait face à tous les préjugés : "Tu fais du foot, tu vas être un garçon manqué !" Forcément, il y a tous ces préjugés, mais on a envie de les casser, [...] on veut prouver que ce n'est pas parce qu’on fait du foot, un sport dit « masculin », qu’on ne peut pas être une femme en dehors et même sur le terrain. »
La professionnalisation du football féminin permettait alors à des joueuses d'être « payées comme des joueurs de Ligue 2 », expliquait l'agente de joueuses Sonia Souid. Les sponsors étaient aussi attirés par ce sport retransmis à la télévision, à l'accès moins cher et réputé plus « propre » d'un point de vue financier, même si, comme toujours, « l'entourage des joueuses »pouvait être attiré par « l'argent facile », confiait l'entraîneur Farid Benstiti.
En 2014, la France comptait 71 000 joueuses, mais un club sur deux ne pouvait toujours pas accueillir les petites filles, faute de bénévoles ou d’infrastructures. En 2021, selon la Fédération française de football, les joueuses étaient plus de 200 000 inscrites dans un club de foot.