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1992 : les pays pauvres réclamaient déjà une aide face aux changements climatiques

1992 : les pays pauvres réclamaient déjà une aide face aux changements climatiques

La COP28 a réussi son coup d'envoi, avec la concrétisation d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables.  Lors du sommet de la terre à Rio au Brésil en 1992, considéré comme la COP originelle, les pays pauvres réclamaient déjà un accord pour compenser les dégâts climatiques.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 21.11.2022 - Mis à jour le 01.12.2023
Conférence de Rio - 1992 - 01:43 - vidéo
 

L'ACTU.

La 28e conférence climatique de l'ONU du 30 novembre au 12 décembre 2023 aux Émirats arabes unis est annoncée comme la plus grande COP jamais réunie.

Dès son ouverture, elle a permis une avancée significative pour les pays les plus vulnérables avec la création d'un fonds pour les pertes et dommages, une solidarité réclamée depuis plusieurs décennies. Même si les premières promesses de financement, autour de 400 millions de dollars, restent symboliques face aux besoins, chiffrés en centaines de milliards.

L'aide aux pays pauvres était déjà au centre des négociations dès les premières COP, notamment lors du Sommet de la terre qui s'était tenu à Rio en 1992.

L'ARCHIVE.

L'archive en tête d'article dresse le bilan de ce premier rendez-vous raté, qui s'était soldé par un refus des pays riches de financer ce fond d'entraide. Le 14 juin 1992, dans son reportage diffusé dans le 20h00 d'Antenne 2, la journaliste Sophie Jouve résumait la situation. Au Sommet de Rio, les dirigeants du monde réunis au « chevet de la terre » n’avaient alors pas donné suite à la demande faite par les pays pauvres. La réunion internationale s’achevait sur la signature d’une convention sur le climat, sur la biodiversité et sur la forêt, ainsi que sur l’adoption de « l’agenda 21 » qui énumérait les décisions les plus urgentes à prendre pour le XXIe siècle. Mais jusqu’à la dernière minute, la question-clé du financement était restée en suspens, en partie à cause de la situation économique mondiale : « une question épineuse en période de récession économique », précisait la journaliste.

Le tiers-monde, par la voix du Pakistan, souhaitait que les pays riches s’engagent formellement à consacrer 0,7% de leur PNB (produit national brut), d’ici à l’an 2000, à l’aide au développement. Une demande restée lettre morte. À l’issue des débats, l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, Jamsheed Marker s’avouait déçu, affirmant qu’ils maintiendraient la pression sur les pays riches : « nous ne sommes pas au bout du chemin, nous n’en sommes qu’au début. Nous allons faire notre maximum », affirmait-il avec conviction. Il aura fallu attendre 30 ans pour que cette requête aboutisse enfin.

Un combat commun

La veille du début de la conférence de Rio, lors d'une conférence de presse à Paris, le président sénégalais Abdou Diouf avait, lui aussi, affirmé la nécessité d'une aide financière, évoquant les problèmes de relations Nord-Sud en matière d'aide à la protection de l'environnement : « Je pense que l'un des points essentiels est d'insister pour que la désertification soit bien inclue dans les problèmes d'environnement... Qu'il y ait une convention sur la désertification. C'est un problème intercontinental. Nous sommes également soucieux que les problèmes financiers soient résolus. [Cette lutte] nécessitera des moyens importants, des moyens que le Tiers-Monde ne possède pas ».

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