L'ACTU.
La Conférence de Bakou de 2024 sur les changements climatiques, ou COP 29, a lieu en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre. L'objectif est notamment de débloquer les financements nécessaires aux pays en développement pour affronter la crise climatique.
La précédente COP avait déjà poussé à la solidarité internationale face à la crise climatique avec la création d'un fonds pour les pertes et dommages, un soutien réclamé depuis plusieurs décennies. Même si les premières promesses de financement, autour de 400 millions de dollars, restaient symboliques face aux besoins, chiffrés en centaines de milliards.
L'aide aux pays pauvres était déjà au centre des négociations dès les premières COP, notamment lors du Sommet de la terre qui s'était tenu à Rio en 1992.
L'ARCHIVE.
L'archive en tête d'article dresse le bilan de ce premier rendez-vous raté, qui s'était soldé par un refus des pays riches de financer ce fond d'entraide. Le 14 juin 1992, dans son reportage diffusé dans le 20 h d'Antenne 2, la journaliste Sophie Jouve résumait la situation. Au Sommet de Rio, les dirigeants du monde réunis au « chevet de la terre » n’avaient alors pas donné suite à la demande faite par les pays les plus pauvres. La réunion internationale s’achevait sur la signature d’une convention sur le climat, sur la biodiversité et sur la forêt, ainsi que sur l’adoption de « l’agenda 21 » qui énumérait les décisions les plus urgentes à prendre pour le XXIe siècle. Mais jusqu’à la dernière minute, la question-clé du financement était restée en suspens, en partie à cause de la situation économique mondiale : « Une question épineuse en période de récession économique », précisait la journaliste.
Les pays les plus défavorisés, par la voix du Pakistan, souhaitait que les pays riches s’engagent formellement à consacrer 0,7 % de leur PNB (produit national brut), d’ici à l’an 2000, à l’aide au développement. Une demande restée lettre morte. À l’issue des débats, l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, Jamsheed Marker s’avouait déçu, affirmant qu’ils maintiendraient la pression sur les pays riches : « nous ne sommes pas au bout du chemin, nous n’en sommes qu’au début. Nous allons faire notre maximum », affirmait-il avec conviction. Il aura fallu attendre 30 ans pour que cette requête aboutisse enfin.
Conférence de presse Abdou Diouf
1992 - 01:20 - vidéo
Un combat commun
La veille du début de la conférence de Rio, lors d'une conférence de presse à Paris, le président sénégalais Abdou Diouf avait, lui aussi, affirmé la nécessité d'une aide financière, évoquant les problèmes de relations Nord-Sud en matière d'aide à la protection de l'environnement : « Je pense que l'un des points essentiels est d'insister pour que la désertification soit bien inclue dans les problèmes d'environnement... Qu'il y ait une convention sur la désertification. C'est un problème intercontinental. Nous sommes également soucieux que les problèmes financiers soient résolus. [Cette lutte] nécessitera des moyens importants, des moyens que le Tiers-Monde ne possède pas ».