L'ACTU.
Une enfant de trois ans est morte mercredi 8 mai à Mayotte après avoir contracté le choléra. L'île est sujette à une épidémie de choléra qui touche plus de 65 personnes. Le ministre chargé de la Santé Frédéric Valletoux, en déplacement sur l'île, a assuré que la situation était sous contrôle et l'épidémie « circonscrite ». 3700 personnes ont été vaccinées pour tenter de freiner le développement de la maladie.
L'Organisation mondiale de la Santé explique : « Le choléra est une infection intestinale aiguë qui se transmet par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par des selles contenant le bacille Vibrio cholerae. L’augmentation des cas de choléra est due à des lacunes persistantes dans l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. » Outre la faiblesse du système de Santé à Mayotte et une population en augmentation, la qualité de l'eau y est souvent pauvre, l'île manquant de réseaux d’assainissement et de stations d’épuration. Le développement du choléra est donc aussi le reflet de la fragilité économique d'un territoire.
« Le choléra est en forte hausse dans le monde depuis 2021 », note l'OMS. Pourtant, comme on l'entend dans l'archive de 1974 en tête d'article, cela fait plusieurs décennies que l'on sait traiter et prévenir cette maladie.
L'ARCHIVE.
« C'est une maladie de la misère, de l'entassement, de l'absence complète d'hygiène. » En 1974, le journal télévisé de l'ORTF interviewait deux médecins spécialistes du choléra.
Le professeur Auguste Bourgeade, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de Treichville d'Abidjan (Côte d'Ivoire), décrivait une maladie dont les symptômes étaient essentiellement une diarrhée provoquant une grande déshydratation. « Pendant des siècles, on ne connaissait pas les techniques de la réhydratation et on mourrait du choléra. Maintenant, on sait réhydrater les malades avec des solutions très simple, du sodium, de l'eau, du potassium. » On complétait par un antibiotique et la maladie ne devait laisser aucune trace.
Le professeur Maurice Payet, chef du service des maladies infectieuses à l'Hôpital Claude Bernard à Paris assurait quant à lui : « Le choléra n'est pas une maladie bénigne mais une maladie qui est infiniment moins grave qu'on ne l'a dit, on ne doit plus mourir du choléra maintenant ». Et d'ajouter que le choléra était « une maladie de la misère, de l'entassement, de l'absence complète d'hygiène ».
Mayotte
2001 - 02:54 - vidéo
Ce reportage de 2001 s'intéressait au manque d'effectif infirmier à Mayotte. La fragilité des systèmes de santé ne permet pas de ralentir correctement la propagation de maladie comme le choléra ou la paludisme.